Rencontres Farre : entretenir les ponts du champ au labo
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Donner une dimension scientifique aux pratiques empiriques, et ne pas perdre de vue la réalité du terrain dans les travaux de recherche. Tels sont les deux enjeux de la relation entre science et agriculture identifiés par trois agriculteurs et trois chercheurs invités au colloque « Science, alliée ou ennemie de l’agriculture ? », organisé le 15 janvier à Paris par Farre. Eleveur, céréalier, viticulteur… les agriculteurs invités, aux activités pourtant diverses, se sont retrouvés autour d’une idée commune. Amenés au quotidien à faire des constatations sur leur exploitation, ils engrangent les analyses empiriques sur lesquelles ils sont amenés à s’appuyer « alors qu’elles restent à confirmer ou à infirmer », reconnaissent-ils. Valider de manière scientifique ces pratiques et constats faits sur les exploitations, c’est la première attente des agriculteurs par rapport à la recherche. Ils distinguent quatre axes à favoriser : productivité, environnement, confort de travail et bien-être animal, tout en reconnaissant que la recherche a déjà proposé un grand nombre d’avancées dans leurs métiers. Les chercheurs présents ont reconnu la nécessité de l’échange, la continuité indispensable entre le champ et le laboratoire. « Garder la dimension appliquée de la science est indispensable pour transformer les connaissances globales en solutions locales », a-t-on notamment entendu. Les outils conçus avec une approche descendante ne sont, selon l’aveu de Jean-Marc Peyrault, président de l’Inra, jamais utilisés. Pour apporter des réponses pertinentes sur des thèmes qui se diversifient et se complexifient, il en appelle à une mutualisation des efforts, des données et des conclusions, entre agriculture et recherche.