Résistances aux fongicides : publication des recommandations pour 2019
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Les notes communes 2019 pour la gestion des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille, contre la sclérotiniose du colza et contre les maladies de la vigne sont publiées. Elles dressent l’état des lieux, par maladie et par mode d’action, des résistances aux fongicides utilisés sur chaque culture et formule des recommandations pour limiter les risques d’évolution de ces résistances. Avec, en premier lieu, la nécessité de recourir à des variétés peu sensibles aux maladies et à la prophylaxie, de ne traiter que si nécessaire et de diversifier les modes d’action utilisés.
Céréales : toujours une seule application de SDHI par saison
Sur orge comme sur blé, la consigne demeure : les SDHI ne doivent être utilisées que pour une seule application par saison, sur orge comme sur blé. « Devant la multiplication des résistances, le maintien de fongicides multisites dans les programmes (chlorothalonil, folpel, mancozèbe, soufre) représente un enjeu stratégique, à la fois pour maintenir un niveau de protection acceptable et ralentir la progression des résistances », notent les experts de l’Inra, l’Anses et d’Arvalis-Institut du végétal à propos de la septoriose. Contre l’oïdium, le piétin-verse et l’helminthosporiose du blé, ils rappellent que la priorité reste l’agronomie et l’utilisation de variétés résistantes.
Colza : penser à la lutte biologique
Contre la slérotiniose du colza, l’Anses, l’Inra et Terres Inovia recommandent également une application unique de SDHI par campagne, associée à un autre mode d’action efficace. L’utilisation de SDHI est même déconseillée en cas de résistance avérée.
Les experts préconisent avant tout d’allonger les rotations avec colza et de réduire le potentiel infectieux des parcelles par l’utilisation d’un agent fongique de lutte biologique Coniothyrium minitans.
Vigne : privilégier la prophylaxie et la qualité de pulvérisation
« Les conditions de réussite de la protection du vignoble vis-à-vis des maladies sont d’autant plus favorables que sa mise en œuvre est accompagnée d’une qualité de pulvérisation irréprochable, et de la mise en œuvre de mesures prophylactiques qui viennent limiter le développement des maladies », précisent en premier lieu les experts, dans la note commune sur la vigne. L’alternance des modes d’action au sein des parcelles et l’utilisation de plusieurs modes d’action au même moment mais dans des parcelles différentes (mosaïque territoriale) sont fortement recommandées.