Rhône-Méditerranée : 24 projets innovants pour trois millions d'euros d'aides de l'Agence de l'eau
Le | Recherche-developpement
Le 11 juillet 2017, l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse a annoncé les 24 vainqueurs de son appel à projets visant à réduire les pollutions par les nitrates et les pesticides, diminuer les volumes d’eau pour l’irrigation et préserver les réserves des sols. Une enveloppe de trois millions d’euros est allouée à cette démarche axée sur des activités de recherche, d’innovation et d’expérimentation du monde agricole.
Trois projets, pour 140 000 euros d’aides, concernent des techniques et des variétés pour économiser l’eau. Douze ont trait à la limitation des intrants (1,7 M€). Et neuf répondent à la fois aux deux objectifs de réduction des pollutions et d’économie d’eau (1,15 M€).
Des cépages adaptés à la sécheresse et à la réduction des pesticides
Parmi les projets : Inno viti roseau, porté par Centre de recherche et d’expérimentation sur le vin rosé, en partenariat avec les chambres d’agriculture du Var et des Bouches du Rhône, l’Institut français du vin (IFV) et le groupement régional des agriculteurs biologique (Grab). Il a pour objectif d’acquérir des références viticoles et œnologiques sur des cépages adaptés à la sécheresse et respectant la typicité des vins rosés de Provence. Une collection de ces cépages étudiés pour leur adaptation à l’évolution du climat sera implantée dans le Var en 2017. Des cépages résistants aux maladies cryptogamiques seront par ailleurs suivis et vinifiés, pour diminuer l’usage des produits phytosanitaires.
La Bourgogne-Franche-Comté vise les zones de captage
Iqu’eau, en Bourgogne-Franche-Comté, vise à réduire les impacts environnementaux. Il est porté par la Chambre d’agriculture de Côte d’Or en partenariat avec AgroSup Dijon et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Dijon. Conduit sur trois ans, il testera l’intérêt de l’agroforesterie, des couverts permanents, des techniques de désherbage mécanique ou encore de la maîtrise de l’irrigation. Les tests seront menés sur des parcelles situées en zone de captage ou représentatives des conditions de ces zones. Les résultats seront valorisés auprès des exploitants, avec l’aide des étudiants d’AgroSup Dijon chargés d’élaborer des outils de communication.
L’agriculture de conservation en Auvergne et Rhône-Alpes
Autre initiative : Acr’eau, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui sera axée sur l’agriculture de conservation. Il est animé par l’Isara-Lyon en partenariat avec la coopérative agricole la Dauphinoise, sur trois ans. L’expérimentation vise la réduction des herbicides par la suppression du labour, ainsi que la limitation des risques de lixiviation des nitrates par la gestion de couverts végétaux associés aux cultures. En complément, une évaluation transversale de ces systèmes sera conduite sur la réduction d’intrants, la rentabilité, la biodiversité, le temps de travail…
Sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse, 40 % des cours d’eau et 20 % des nappes sont contaminés par des pesticides ou des nitrates, et cette pollution ne diminue pas, indique l’Agence. Par ailleurs, 40 % du bassin est en déficit d’eau.