Semences : le FSOV sélectionne des projets d’agriculture durable et biologique
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Plus de 120 participants ont assisté à la restitution des programmes de recherche de l’appel à projets du Fonds de soutien à l’obtention végétale en céréales à paille (FSOV), le 23 mars à Paris. Quinze programmes ont été retenus. Leurs résultats sont attendus pour 2019. Spécificité de l’édition 2016 : le FSOV a élargi l’appel à projets à l’ensemble des céréales à pailles, et pas seulement le blé. Les programmes se focalisent principalement sur la tolérance à la sécheresse, l’optimisation de l’azote ou encore la résistance aux maladies.
Tester la résistance aux adventices
La gestion des adventices constitue l’une des principales difficultés rencontrées en agriculture biologique. Laurence Fontaine, directrice scientifique à l’Itab, a coordonné un projet regroupant instituts de recherche et semenciers, visant à caractériser et sélectionner les variétés de blé tendre les plus compétitives vis-à-vis des adventices. L’expérimentation a été menée entre 2012 et 2015 sur des itinéraires techniques conventionnels et bio, en simulant la présence d’adventices à l’aide de ray-grass.
Effets variétaux prouvés sur les adventices
« Nous avons observé 68 % de ray-grass en plus sur les variétés les moins suppressives par rapport aux variétés les plus performantes », indique Laurence Fontaine. L’effet variétal a aussi été démontré sur la capacité des plantes à tolérer la présence d’adventices. En cas de forte présence de ray-grass, les variétés les plus tolérantes affichent des pertes de rendement 10 à 15 % plus faibles que les plus sensibles. Il ressort de ce projet de recherche deux critères déterminant dans la lutte contre les mauvaises herbes : la capacité des variétés à croître vite et précocement, combinée à celle de couvrir le sol en début de cycle.
Manque de variétés pour l’agriculture bio
« Nous avons un déficit de variétés de céréales par rapport aux besoins de l’agriculture biologique en France : 50 % des variétés cultivées dans l’Hexagone proviennent de l’étranger », rappelle Laurence Fontaine. En cause : les balbutiements de la sélection en agriculture biologique couplée à la perte de plusieurs variétés devenues très sensibles à la rouille jaune. Toutefois, l’Inra a déposé à l’inscription trois variétés cette année. Le semencier Lemaire devrait lui aussi déposer des variétés à l’automne prochain.