Formation des agriculteurs aux alternatives au glyphosate par la cellule RIT
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Mettre la recherche au service des agriculteurs, dans un contexte de forts bouleversements réglementaires, environnementaux et sociétaux. C’est l’objectif de la cellule Recherche innovation transfert (RIT), portée par le réseaux des instituts techniques agricoles (Acta), les chambres d’agriculture et Inrae. Cette cellule a été lancée lors de l’édition 2018 du Salon de l’agriculture. « Le but est d’accélérer le transfert de nos solutions innovantes vers les agriculteurs, explique le président du réseau des chambres d’agriculture (APCA), Sébastien Windsor, lors d’un bilan des travaux menés au sein de la cellule RIT, le 27 février, au Salon de l’agriculture.
Mettre à disposition des alternatives éprouvées
Le premier chantier engagé par la cellule concernait l’identification et la promotion de techniques alternatives à l’utilisation d’herbicides, avec un focus particulier sur le cas du glyphosate. Un centre de ressources a été mis en ligne début 2019. « Le but premier est de mettre à disposition des alternatives éprouvées avec des entrées par filières, qui serviront aussi à outiller le conseil aux agriculteurs », explique Matthieu Hirschy, chargé de mission protection des cultures à l’Acta.
Enseignants et étudiants font aussi partie de la cible du centre de ressources. « L’objectif est de donner une vue d’ensemble de ce qui existe pour former les acteurs de terrain et accompagner la transition agroécologique », poursuit le chargé de mission. Pour ce faire, 34 fiches de techniques alternatives, sept articles de synthèse ou encore neuf exemples de systèmes de culture issus du réseau Déphy Expé sont disponibles. Un an après son lancement, le centre de ressources compte 36 000 pages consultées et plus de 10 000 visiteurs uniques. 350 acteurs du terrain, notamment des conseillers et des techniciens, ont par ailleurs été rencontrés lors d’événements sur le terrain. « Nous souhaitons que les visiteurs retiennent le caractère divers et combinatoire des solutions proposées », indique Matthieu Hirschy.
Massifier l’appropriation sur le terrain
Sur le sujet des alternatives aux herbicides, les travaux se poursuivent en 2020, en se focalisant notamment sur les cultures tropicales. De manière globale, les ressources seront également enrichies de données économiques ou concernant les conséquences sur le temps de travail de ces alternatives. Des efforts seront également consacrés au sujet de l’agriculture de conservation des sols, qui n’a pas encore trouvé d’alternative au glyphosate dans son modèle. Des travaux sont menés en lien avec l’Apad, autour d’un projet tutoré à l’école d’ingénieurs de Purpan, pour recenser toutes les pratiques de conservation des sols existantes, avec ou sans herbicides.
Du côté des Chambres d’agriculture, l’objectif est surtout de massifier l’appropriation de ces ressources. « Deux techniciens par départements ont été formés, et l’ambition est qu’ils aient formé une dizaine d’agriculteurs dans chaque département, d’ici à juin », indique Sébastien Windsor.
Trois nouveaux chantiers de recherche en 2020
En plus de la poursuite des travaux sur le glyphosate, trois nouveaux chantiers sur financement CasDAR sont engagés par la cellule RIT en 2020 :
- Le premier concerne la recherche d'alternatives au cuivre en viticulture ;
- Le second sera centré sur les plantes de services, via l’identification de leviers d’action pour accompagner leur introduction dans les cultures, mais aussi le regroupement des références existantes sur le sujet ;
- Le dernier sera dédié à l’autonomie protéique et le bouclage du cycle de l’azote, dans le cadre de la mise en place d’un nouveau Plan protéines, toujours attendu par les acteurs de la filière, et le développement de la consommation de protéines végétales.
Par ailleurs, les partenaires de la cellule RIT indiquent vouloir se pencher sur la question de l’adaptation des cultures au changement climatique, pour accélérer le développement des pratiques s’y prêtant le mieux.