SIA2016 - L’agriculture numérique a encore besoin de données
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Le numérique est-il la nouvelle révolution agricole ? Cela ne fait aucun doute, selon les intervenants du colloque sur l’agriculture numérique organisé par l’Institut national de la recherche agronomique, Inra, le 2 mars au Salon de l’agriculture. 90 % des données existantes dans le monde, tous secteurs confondus, ont été collectées ces deux dernières années grâce à l’essor des outils connectés et des réseaux sociaux. 42 milliards d’objets connectés en agriculture L’agriculture n’échappe pas à cette mouvance : 42 milliards d’objets connectés existent dans le secteur au niveau mondial, avec une prévision de 80 milliards à horizon 2020. « Cette révolution concernera toutes les agricultures », promet Véronique Bellon-Maurel, directrice du département écotechnologies de l’Irstea, l’Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture. Une agriculture mesurée « On passe d’une agriculture raisonnée à une agriculture mesurée, pour plus de précision et de prévention », indique Stéphane Marcel, directeur de Smag, leader des solutions web et mobiles innovantes en agriculture, et filiale du groupe coopératif InVivo. Pour développer l’agriculture numérique, Stéphane Marcel estime que la collecte, le transport et le stockage des données ne posent pas de problèmes. « Les réels enjeux se situent au niveau de la véracité et de la diversité des données, ainsi que de la capacité à les traiter », explique-t-il. Une boucle vertueuse Les acteurs interpellent les instituts de recherche Inra et Irstea pour créer des capteurs. Pour Christophe Guizard, chercheur à l’Irstea, la boucle sera vertueuse : ils vont permettre l’acquisition de données, qui en retour alimenteront les modèles existants pour les rendre plus robustes et serviront à la création de nouvelles technologies. « Les outils d’aide à la décision qui existent aujourd’hui sont surtout fondés sur des données météorologiques, explique le scientifique. Il manque encore beaucoup d’informations terrain. » Les smartphones sont d’excellents outils de l’agriculture numérique. « Ils sont peu onéreux et beaucoup de fonctionnalités sont encore sous utilisées », ajoute Christophe Guizard. Inscrit dans Agriculture-innovation 2025 Le ministère de l’Agriculture entend soutenir cette dynamique, notamment par le biais du plan Agriculture-innovation 2025. Le 29 février, Stéphane Le Foll en a présenté les grandes lignes, qui comprennent un axe sur le développement de nouvelles technologies de capteurs et de services associés.