Stéphane le Foll défend sa stratégie agro-écologique
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« Comment as-tu fait pour avoir autant de rendement avec aussi peu d’intrants ? » Voici la question que Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, aimerait désormais entendre dans la bouche des agriculteurs, et qui illustrerait le virage pris sur la double performance écologique et économique. C’est ce qu’il a exprimé lors de son audition à l’Assemblée nationale le 17 juillet. Pour lui, écologie doit rimer avec économie, citant le cas de la Bretagne, où la situation de blocage sur l’environnement a conduit à « des complexités économiques et sociales ». Son objectif est que les innovations en la matière déjà adoptées par « des passionnés » passent au plus grand nombre. C’est l’ambition des GIEE, les groupements d’intérêt écologiques et économiques, et des « mesures agro-environnementales systèmes », inscrits dans la loi d’avenir agricole. Laquelle devrait être présentée à l’Assemblée nationale début janvier 2014. Déclaration des ventes d’azote minéral Il est revenu sur plusieurs points de son programme, à commencer par la problématique des nitrates. Stéphane Le Foll a indiqué qu’il souhaitait aller vers une logique « d’azote total » sur un territoire et raisonner par zone d’élevage. Il voudrait tracer les ventes d’azote minéral, sur un mode déclaratif sur une zone donnée, et croiser ces éléments avec les excédents en azote organique sur ce même territoire. Le projet sera débattu dans le cadre de la loi d’avenir agricole. « J’espère que vous me soutiendrez », a-t-il demandé aux députés. Quant au contentieux européen sur la directive nitrates, il a indiqué qu’il se rendrait à Bruxelles avec Philippe Martin, ministre de l’Ecologie, pour mieux expliquer la stratégie française en matière d’agro-écologie. Le ministre de l’Agriculture est par ailleurs revenu sur le plan abeilles, expliquant qu’il visait notamment une meilleure structuration de la filière, la promotion de la production de miel française par le biais de signes de qualité, et le soutien de la recherche de l’Inra sur de nouvelles espèces d’abeilles vis-à-vis de la résistance aux maladies. Enfin, sur la politique de l’eau, le ministre travaille avec son homologue de l’Ecologie à une meilleure utilisation des réserves, axée vers le maintien des productions. « Le rapport Martin sera la ligne directrice », a-t-il précisé. Photo : ministère de l’Agriculture