Terres Inovia et Inrae font labo commun pour la protection intégrée du colza et des légumineuses

Protection intégrée du colza et des légumineuses. C’est la ligne directrice affichée par le laboratoire « 

 », associant les expertises de Terres Inovia et Inrae. Sa création a été officiellement annoncée fin mars 2022, et il rassemble une soixantaine d’experts dans les locaux d’Inrae au Rheu (Ille-et-Vilaine). « Concrètement, 12 à 15 collaborateurs de Terres Inovia sont sur place, associés à des experts de l'UMR Igepp, donc de l’Inrae, mais aussi de l’université Rennes 1 et d’Agrocampus Ouest, détaille le directeur de la R&D de Terres Inovia, David Gouache. Nous avons aussi, bien sûr, des collaborateurs travaillant cette thématique sur d’autres sites, en région. »

Bioagresseurs, variétés et écosystèmes

Trois grands axes de travail ont été posés :

• mieux connaître les bioagresseurs des cultures, avec en particulier la mise en place d’une épidémiosurveillance « optimale et haut débit »,
• créer des variétés multirésistantes,
• optimiser les interactions bénéfiques des plantes avec leur environnement.

Chacun d’entre eux comporte ses propres sous-thématiques. « Nous ne fixons pas d’objectifs précis, chiffrés, car nous travaillons sur des sujets de recherche, donc drainant leur lot d’incertitude, indique David Gouache. Mais nous savons que travailler ensemble accroîtra l’obtention de nouvelles solutions : c’est pourquoi un de nos indicateurs-clés sera l’accroissement du nombre de projets communs et des financements associés. »

Terres Inovia et Inrae, des connexions déjà solides

Le rapprochement était logique. Les équipes de l’ UMR Igepp, acronyme de « institut de génétique, environnement et protection des plantes », vont collaborer avec celles du laboratoire « génétique et protection des cultures » de Terres Inovia. « Au-delà de la sémantique, les collaborations entre Terres Inovia et Inrae existaient déjà, reprécise David Gouache. Nous renouvelons, ou redynamisons des liens bien établis sur ces thématiques. » L’Igepp a par exemple développé récemment une méthode d’élevage des altises, qui faisait cruellement défaut dans l’étude et la lutte contre ce ravageur du colza, et qui était fortement demandée par Terres Inovia et toute la filiere.

Rendez-vous dans huit ans

Le partenariat, établi pour huit ans, avec un point d’étape prévu à mi-parcours, est donc un aboutissement logique, qui plus est favorisé par des facteurs conjoncturels. « La montée en puissance souhaitée des cultures de légumineuses draine un certain nombre de défis, et le colza, plus installé, fait face à ses propres challenges, comme l’interdiction de l’insecticide phosmet, détaille David Gouache. Dans un registre purement logistique, nous devions également trouver un point de chute pour nos équipes délogées de Grignon. Ce partenariat tombe à point nommé. »