Référence agro

Terres Inovia et l’Idele lancent le programme Cap Protéines

Le | Recherche-developpement

Pour accroître la souveraineté en protéines végétales, Terres Inovia et l’Institut de l’élevage ont annoncé, le 19 avril, porter conjointement le programme de recherche Cap Protéines. D’une durée de deux ans, il bénéficie d’un budget de 53,5 M€, dont 20 M€ viennent du plan de relance.

Le comité d’évaluation du plan France Relance vient de rendre le bilan du mise en œuvre du plan prot - © D.R.
Le comité d’évaluation du plan France Relance vient de rendre le bilan du mise en œuvre du plan prot - © D.R.

Couvrir le déficit en protéines végétales destinées à l’alimentation humaine, réduire la dépendance française aux importations pour l’alimentation animale, renforcer l’autonomie protéique des exploitations d’élevage en ruminants : voilà les trois objectifs du programme de recherche Cap Protéines. Porté par Terres Inovia et l’institut de l’élevage (Idele),il se déroulera sur deux ans, jusqu’en décembre 2022. Une enveloppe de 20 M€ a été allouée au programme dans le cadre du plan de relance. Ces fonds s’ajoutent au 33,5 M€  apportés par la filière des huiles et protéines végétales. L’ambition affichée par les partenaires est d’assurer la réussite du plan protéines, dont l’objectif est de doubler d’ici à 2030 les surfaces en oléo-protéagineux et légumineuses fourragères, pour atteindre 8 % de la SAU (2 Mha). Les partenaires insistent également sur une meilleure valorisation des 13 Mha de prairies.

Cinq grands projets prévus

Pour mener à bien leurs travaux, Terres Inovia et l’Idele s’engagent à mobiliser les 100 000 producteurs d’oléoprotéagineux et les plus de 100 000 éleveurs de ruminants français. Ils s’appuieront sur près de 200 partenaires techniques.

Le programme Cap Protéines sera structurés autour de cinq axes :

  1. évaluer et diffuser les nouvelles variétés de légumineuses et oléagineux à haute teneur en protéines, en accélérant notamment le développement de variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques françaises et en levant le verrou de la quasi-inexistence du progrès génétique sur les légumes secs,
  2. accroître la compétitivité et la durabilité des productions oléoprotéagineuses, en concevant de nouveaux itinéraires techniques, en enrichissant l’offre en outils de pilotage des cultures ou en développant le transfert d’expertise vers l’agriculture biologique,
  3. répondre à la transition alimentaire par des produits locaux, durables et diversifiés, en augmentant l’utilisation des protéines végétales nationales dans les procédés agroalimentaires, ou en créant un écosystème de soutien aux innovations et à l’émergence d’entreprises innovantes tout au long de la chaîne de valeur,
  4. développer l’autonomie protéique des élevages de ruminants, via la hausse de la production de protéines en élevage grâce à des prairies à bases de légumineuses et à des mélanges céréales, et en valorisant en élevage les tourteaux et graines d’oléoprotéagineux produits en France et en Europe,
  5. partager les informations du producteur au consommateur, en créant par exemple une application mobile permettant de restituer et de simuler des informations sur l’offre et la demande dans les filières animales et végétales.

L’objectif est de permettre aux agriculteurs et éleveurs de « s’approprier de nouvelles approches et techniques ». La diffusion des résultats passera par des journées de démonstrations, la mise à disposition de références techniques (guides, fiches, vidéos,…), d’outils et applications numériques.

Partenariat renforcé avec les chambres

Plus de 800 essais par an sur les oléoprotéagineux sont prévus. 330 fermes d’élevages pilotes seront également mobilisés. Par ailleurs, un renforcement du partenariat entre Terres Inovia et les chambres d’agriculture est annoncé. Celui-ci permettra de mettre en place « des observatoires constitués d’un ensemble d’une dizaine de parcelles dans huit régions ». De plus, « dans six territoires pilotes, les agriculteurs seront accompagnés dans la transition agroécologique en mettant en œuvre une démarche de raisonnement agronomique structurée », indiquent les partenaires.

En France, la production de graines d’oléoprotéagineux a chuté de 20 % ces deux dernières années, en raison d’événements climatiques et d’attaques de bioagresseurs. En parallèle, la France continue d’importer 50 % de ses tourteaux, du soja d’Amérique, afin d’alimenter ses élevages.

 

Cap Protéines en résumé :

  • Légumineuses : 60 dispositifs observatoires avec une trentaine de partenaires économiques, plus de 600 parcelles suivies, 80 animations terrain,  30 plateformes de démonstrations.
  • Elevage : 40 plateformes d’expérimentation et de démonstration, 60 essais agronomiques et zootechniques, 330 fermes pilotes, 10 outils d’aide à la décision, une semaine de l’autonomie protéique.