Trouver l'équilibre entre réduction des impacts climatiques et prix de l'alimentation
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Changer les pratiques agricoles pour en réduire l’impact climatique a un coût. Et ce coût se répercute sur les prix alimentaires. C’est le postulat de base d’une étude de l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA), en collaboration avec l'Institut national de la recherche agronomique, et parue dans la revue Environmental Research Letters le 2 octobre 2017.
Les chercheurs se sont intéressés aux répercutions « prix » de différents leviers d’action identifiés pour le « secteur des terres », qui inclut l’agriculture et la forêt. Arrêter ou limiter la déforestation, par exemple, n’a pas le même effet partout. Dans certaines zones comme le Brésil et les pays du bassin du Congo, qui disposent de beaucoup de terres, l’arrêt de la déforestation pourrait réduire les émissions de GES en n’ayant qu’un effet marginal sur la production agricole et sur la disponibilité alimentaire, et donc sur les prix.
Constat différent en Chine et en Inde, où les cours alimentaires dépendent plus directement des terres rendues productives, au détriment de la forêt… Dans ces pays, une stratégie de séquestration de carbone dans la matière organique des sols agricoles est à privilégier : elle permettrait d’éviter des effets négatifs sur la sécurité alimentaire tout en permettant au secteur agricole de réduire suffisamment ses émissions pour s’inscrire dans une trajectoire de réchauffement global limité à 2°C, voire 1,5°C.