Un biofertilisant, appliqué par voie foliaire, permettrait de diminuer de moitié les apports d’azote
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« Les essais de l’an passé ont permis de réduire de près de 47 % les apports d’azote, sans amputer ni le rendement ni la qualité des productions, confie Mickaël Murail, responsable de la fertilisation au sein du négoce vendéen Hermouet. Cette année, nous allons multiplier le nombre de tests et les étendre au blé dur ». Ce bilan a été présenté le 20 février, sur le site du négoce, dans le cadre d’une journée Vert l’Avenir du NACA. « Nous devons nous ouvrir au grand public, faire connaitre notre haut niveau d’expertises », précisait François Gibon, le directeur du Naca.
L’AMM, attendue pour début mars
Le produit testé, BlueN de l’espagnol Symborg, est déjà homologué en Espagne. En France, l’AMM est espérée pour le début du mois de mars. « Nous n’avons pas attendu cette étape pour communiquer auprès de nos agriculteurs, poursuit Mickaël Murail. Ils sont tous en attente de solutions pour réduire les quantités d’intrants épandus et répondre ainsi aux attentes sociétales. Ils sont impatients de pouvoir l’appliquer ».
Absorber l’azote de l’air, comme les légumineuses
Ce micro-organisme, une bactérie endophyte, est proposé sous forme de poudre dispersible. « Pulvérisé sur les plantes en sortie d’hiver et absorbé par les feuilles, ce biofertilisant donne la capacité aux cultures de capter l’azote présent dans l’air et de le transformer en ammonium, comme le font naturellement les légumineuses », explique Laure Jacques, responsable technique chez Hermouet. Une seule application suffit à donner « ce pouvoir » aux plantes. Jusqu’à la phase de sénescence, « les plantes capteront ce dont elles ont besoin pour croître », assure-t-elle.
Sur blé, remplacer le deuxième apport d’azote
Plusieurs périodes d’application ont été testées : avant ou après l’hiver. « Le stade « sortie hiver » pour le blé tendre et début de cycle pour le maïs ont été retenus pour nos conditions climatiques, poursuit Laure Jacques. Sur blé tendre, nous pensons le positionner en T2, dans un programme à trois applications d’azote : une stratégie qui permet de réduire de moitié la dose totale d’azote apportée. » À noter : ce produit est compatible avec la plupart des herbicides et des fongicides.
Si le prix de cette spécialité n’est pas encore connu, Mickaël Murail reconnait que « pour être référencé dans notre gamme et validé par les agriculteurs, il ne devra pas dépasser celui du 2è apport « classique » ». À terme, ce biofertilisant devrait être testé sur l’ensemble des cultures. Ses perspectives de développement sont grandes, tant en conventionnel qu’en agriculture biologique.