Référence agro

Un RMT pour poser les bases d’un autre regard sur les adventices

Le | Recherche-developpement

Utiliser la régulation naturelle des agrosystèmes pour contrôler les adventices, telle est l’ambition du RMT Gafad piloté par l’Acta, Inrae, l’APCA et la plateforme agroécologique d’Auzeville. Il entend redéfinir le statut « mauvaise herbe » à la lumière des connaissances actuelles, nous explique Alain Rodriguez, spécialiste malherbologie et gestion de la flore adventice à l’Acta.

« Nous allons travailler au niveau des territoires pour créer un réseau de conseillers capables de d - © D.R.
« Nous allons travailler au niveau des territoires pour créer un réseau de conseillers capables de d - © D.R.

Le programme démarrera en 2021. Le Réseau mixte technologique, RMT, Gafad, acronyme de Gestion agroécologique de la flore adventice, fait partie des RMT labellisés cet automne par le ministère de l’Agriculture. Il est piloté par la tête de réseau des instituts techniques, Acta, et rassemble de nombreux partenaires*.

Aménagement des paysages et lutte biologique

L’objectif est d’accompagner les agriculteurs dans la réduction de l’usage des herbicides par la gestion intégrée (combinaison de pratiques agronomiques) et les régulations biologiques des adventices. Les partenaires chercheront d’abord à identifier ces régulations (prédation, compétition, parasitisme) puis les amplifier par des aménagements paysagers ou la lutte biologique. « C’est un bon moyen de valoriser la diversité biologique des plantes, indique Alain Rodriguez, spécialiste malherbologie et gestion de la flore adventice à l’Acta. La complexité est d’avoir un résultat efficace, qui maintienne la productivité, tout en respectant les contraintes réglementaires et sociales. »

Un réseau de conseillers

La réduction des herbicides passera par une redéfinition des objectifs du désherbage et par la diffusion de connaissances sur les comportements des plantes. « Nous aimerions poser les bases d’une nouvelle vision des adventices et intégrer la société civile, poursuit-il. Nous allons également travailler au niveau des territoires pour créer un réseau de conseillers capables de donner rapidement une aide sur la gestion des mauvaises herbes. »

Hormis Océalia et InVivo via Agrosolution, les distributeurs agricoles ne font pas partis du RMT. « Notre rôle est de prendre le recul dont la profession agricole a besoin pour mieux accompagner les structures au plus près du terrain, ajoute Alain Rodriguez ; nous espérons les intégrer au plus tôt selon les projets développés.

« EcophytoPic contient beaucoup d’informations »

Pour diffuser les résultats, le RMT s’appuiera sur les réseaux nationaux comme les groupes 30 000 ou Dephy, ainsi que sur l’enseignement agricole.

Les partenaires du RMT organiseront une fois par an des rencontres professionnelles, des rencontres débats avec la société civile, des séminaires chercheurs…Un des premiers travaux sera la construction d’un portail Internet dont le contenu est à définir. « EcophytoPic contient beaucoup d’informations, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver » analyse-t-il. Nous aimerions développer un centre de ressources spécifique sur les adventices. »

 

* Arvalis, la Fnams, ITB, l’Itepmai, Terres Inovia, l’Inrae, l’APCA, Agrotransfert, le lycée agricole d’Auzeville, l’école de Purpan, AgroSup Dijon, le conservatoire botanique national Midi-Pyrénées, le Cefe,l’Anses, la FNCuma, Agrosloutions, Océalia, l’Observatoire des ambroisies, Telabotanica.