Une étude caractérise les ressources de la vigne face à la sécheresse (Inra)
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Les changements climatiques imposent aux plantes des stress hydriques croissants, avec des épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquents. Une étude publiée dans Science Advances, le 31 janvier 2018, s’intéresse aux réactions de la vigne face à cette tendance. Des scientifiques de l’Inra et de Bordeaux Science Agro, en collaboration avec le laboratoire Synchrotron Soleil, ont analysé la vulnérabilité des vignes à l’embolie. Ce phénomène, qui correspond à la pénétration d’air dans les canaux conduisant l’eau des racines jusqu’aux feuilles de l’arbre, est l’une des principales causes de la mortalité des arbres lors de sécheresses sévères.
Les seuils de vulnérabilités pas atteints sur les 15 dernières années
Cinq cépages et trois porte-greffes ont été étudiés. L’occasion de constater que leur sensibilité à la sécheresse varie au cours de la saison. En cas de sécheresses fréquentes et intenses, les vignes montrent davantage de résistance après l’aoûtement.
Une fois définis, les seuils de stress hydriques critiques des cépages et porte-greffes analysés ont été comparés aux épisodes de sécheresse recensés depuis plus de 15 ans dans deux des plus grandes régions viticoles du monde : Saint Émilion et la vallée de Napa en Californie. « La marge de sécurité vis-à-vis de la sécheresse est restée positive quoique faible au mois de juillet, concluent les chercheurs. Les vignes n’ont donc jamais atteint leur seuil de rupture pendant les épisodes de sécheresse du début du siècle. » Les scientifiques l’expliquent par la conjonction de deux phénomènes : une bonne résistance des vaisseaux de la tige à l’embolie, et une plus grande vulnérabilité des feuilles au dessèchement, qui jouent le rôle de fusible.