Une étude révèle la pollution des eaux de surfaces par les antibiotiques et ses conséquences
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Le magazine Science of The Total Environment vient de publier une étude sur la pollution antibiotique des eaux de surface dans le monde. Les scientifiques de l’Université de Whitelands de Londres démontrent que les concentrations d’antibiotiques mesurées sont fortement susceptibles d’avoir des effets sur la composante microbienne des communautés aquatiques.
Une forte présence en Asie-Pacifique
En étudiant la bibliographie, les experts ont noté des concentrations d’antibiotiques pouvant aller jusqu’à 15 µg/l sur le continent américain, supérieures 10 μg/l en Europe, à 50 μg/l en Afrique et à 450 μg/l dans les pays d’Asie et du Pacifique. Si ces concentrations ne sont a priori pas nocives pour l’homme, elles peuvent affecter les organismes d’eau douce. « Les essais biologiques montrent que certains antibiotiques présents dans les eaux de surface affectent les microbes à des concentrations inférieures à 10 μg/l », s’inquiètent les chercheurs.
Bactéries résistantes
Les concentrations sublétales pourraient ne pas tuer les procaryotes, mais contribuer à augmenter la résistance bactérienne et modifier la composition des communautés unicellulaires, comme démontré par des expériences de laboratoire. Des effets qui pourraient avoir des implications pour le réseau alimentaire microbien, par exemple, les interactions entre les bactéries et leurs consommateurs de protozoaires. Et, par extension, pour les organismes plus grands ainsi que pour la santé de l’écosystème et de l’homme, notamment par le développement de bactéries résistantes. Les recherches doivent se poursuivre, insistent les chercheurs.
À l’échelle mondiale, plus de 100 000 tonnes d’antibiotiques sont utilisées chaque année, expliquent les experts.