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Vergers à pépins : les pistes pour réduire l’utilisation de pesticides

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Le symposium organisé par le pôle de compétitivité Végépolys et le GIS fruit sur la protection du verger et des fruits à pépin de demain, qui se déroulait à Angers le 21 novembre, se tenait dans le cadre du plan Ecophyto. Quelles sont les pistes explorées pour réduire l’utilisation des pesticides ? Au sein du programme de recherche BioReco, l’Inra de Gotheron, dans la Drôme, étudie les approches multicritères pour évaluer à la fois les performances agronomiques, environnementales, économiques et sociales de systèmes de production qui tendent à réduire l’utilisation des pesticides. « L’objectif est d’élaborer un schéma décisionnel », explique Aude Alaphilippe, chercheuse à l’Inra. Un effet variétal majeur Trois systèmes sont passés au crible : raisonné avec les pesticides les plus performants, économe en intrants, et agriculture biologique. Pour chacun, l’Inra teste l’impact variétal, de l’intégration de méthodes alternatives aux pesticides, et d’une gestion différente du risque bioagresseurs. « Nous avons montré que nous réussissons à réduire l’IFT dans beaucoup de cas : dans quatre situations, nous avons diminué l’IFT de 60 %, poursuit Aude Alaphilippe. Par ailleurs, le levier variétal est majeur. » Quid de l’utilisation des stimulateurs de défense des plantes ? Devant la multitude des SDP proposés sur le marché, l’Inra d’Angers a mis au point une méthode pour cribler en amont les produits les plus intéressants. « Nous avons décidé de sélectionner les solutions qui stimulent le plus les plantes en utilisant des marqueurs moléculaires, explique Marie-Noëlle Brisset, de l’Inra d’Angers. Nous en avons identifié 28. » Une méthode de criblage qui évite de tester des produits qui ne le méritent pas. « Si certains résultats sont encourageants au stade de la recherche, le plus gros reste à faire pour utiliser les SDP en condition réelle », reconnait la chercheuse. Adapter la dose au volume foliaire Sur le terrain, un réseau Dephy a été mis en place en 2012 en Pays de la Loire, Centre et Poitou-Charentes. Il rassemble des producteurs ayant de 5 à 95 hectares et commercialisant en circuit long et court. Cette année, le groupe va tester le raisonnement des doses de pesticides au volume foliaire, à l’instar de ce qui existe en viticulture. « Cela marche dans certains pays : c’est prometteur », explique Laure Pesteil, animatrice du réseau de fermes et appartenant à l’association IDFel. Car l’innovation ne se fait pas qu’au laboratoire, mais également dans les parcelles des agriculteurs.