Vigne : saccage des essais OGM de l’Inra
Le | Recherche-developpement
A la suite du saccage d’une partie des essais de l’Inra de Colmar sur la vigne OGM, les ministres de l’Agriculture et de la Recherche, Bruno Le Maire et Valérie Pécresse, se rendront sur place ce mardi 24 août._ L’occasion, sans doute, de réaffirmer la position de l’État quant à la recherche sur les OGM en présence de Marion Guillou, présidente de l’Inra et de Jean Masson, président du centre de Colmar. Nous en rendrons compte dans notre prochain numéro. Ce déplacement fait suite à la destruction le 15 août de 70 porte-vignes génétiquement modifiés par une soixantaine de « faucheurs volontaires ». Leur action, « contribue à répandre la peur en évoquant des risques environnementaux qui n’existent pas sur cet essai, alors que l’Inra essaie de déterminer, en toute indépendance, la pertinence et les risques éventuels de ce type de technologie dans la lutte contre le court-noué », a réagi l’Institut. Une maladie très dommageable partout dans le monde et pour laquelle les réponses chimiques sont pour l’heure aussi agressives que peu efficaces.
Les réactions : - Les « Faucheurs volontaires » dénoncent le terme de « saccage » et revendiquent celui de « neutralisation ». - La Confédération paysanne (CP) condamne fermement leur action : « l’INRA présente des garanties sérieuses et est donc un support privilégié pour explorer la voie des OGM dans les meilleures conditions d’objectivité et de sécurité et il est irresponsable d’anéantir le résultat d’importants investissements publics », tout en soulignant la nécessité d’attribuer davantage de moyens aux autres pistes de recherche conventionnelle. - Les ministres de l’Ecologie, de la Recherche et de l’Agriculture se disent « choqués de cet acte de dégradation scandaleux contre un essai exemplaire qui a su associer, notamment dans le cadre du Haut conseil des biotechnologies, scientifiques, organisations professionnelles agricoles, collectivités locales ainsi que les organisations non gouvernementales environnementales ». - Le Gnis (interprofession des semences), par la voix de son porte parole Philippe Gracien, parle d’un « acte inqualifiable confirmant l’intolérance de ses auteurs et l’échec de la politique de concertation menée depuis des mois ». Il conclut : « La loi OGM, issue du Grenelle de l’environnement prône la possibilité de cultiver avec ou sans OGM. Le gouvernement doit donc maintenant prendre les mesures qui s’imposent afin que les programmes de recherches puissent être menés sereinement jusqu’à leur terme ».