Viticulture : des chauves-souris pour lutter contre la tordeuse de la grappe
Le | Recherche-developpement
Depuis 2008, Gilles Sentenac, ingénieur à l’Institut français de la vigne et du vin de Beaune, étudie l’écologie des chauves-souris dans la vigne. L’objectif : savoir si ces mammifères insectivores peuvent être utilisés comme auxiliaires de lutte biologique contre eudémis, la tordeuse de la grappe. Une étude similaire réalisée au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL) avait démontré en 2012 que les pipistrelles, consommatrices du carpocapse de la pomme, peuvent jouer le rôle d’auxiliaire dans les vergers
La présence des chauves-souris dans la vigne est reconnue
La première étape de l’étude a consisté à identifier les espèces de chauves-souris présentes dans le vignoble bourguignon à partir d’analyses d’ultrasons. Une quinzaine ont été reconnues, en activité de transit mais aussi de chasse. Les pipistrelles communes, pipistrelles de Kuhn et sérotines communes sont les espèces les plus régulièrement repérées.
La prédation reste à prouver
Ce résultat préliminaire a justifié la poursuite des recherches. Pour préciser les connaissances sur le régime alimentaire des chauves-souris - et savoir s’il inclut les ravageurs de la vigne - une collecte de fèces a été effectuée en 2015 et 2016. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Bordeaux est chargé de leur analyse génétique, et devrait dévoiler les résultats d’ici à la fin de l’année 2016. S’il s’avère qu’eudemis compte effectivement parmi les proies des chauves-souris, l’étude se poursuivra pour quantifier cette prédation.