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Viticulture : jouer sur la diversité des cépages face au climat

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La biodiversité des cépages à la rescousse d’une viticulture bousculée par les changements climatiques. Les chercheurs de l'Inra et de l’université d'Harvard se sont intéressés à la possibilité d’utiliser des variétés de vigne aujourd’hui peu exploitées pour s’adapter aux nouveaux climats dans les régions viticoles. Leurs conclusions sont parues dans la revue Nature Climate Change, le 2 janvier 2018.

Une étude bibliographique de grande ampleur a permis de constater que les viticulteurs n’utilisent aujourd’hui qu’une très faible proportion de la diversité génétique existante de la vigne. Sur les 1100 cépages cultivés dans le monde, 12 se taillent la part du lion en termes de surface, avec 45 % des vignobles.

Mieux appréhender la diversité pour s’en servir

Or, certains des cépages peu cultivés s’avèrent mieux adaptés à des climats plus chauds et ont de meilleurs comportements face à la sécheresse. Pour les auteurs de l’étude, « il est important de mieux connaître et d’expérimenter des cépages venus d’ailleurs dans les différentes zones de production, pour évaluer leur potentiel face aux changements futurs. » Certains projets creusent déjà ce sillon, comme le dispositif expérimental VitAdapt, porté par l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV), qui décrit le comportement et l’adaptation à long terme d’une cinquantaine de cépages en climat bordelais.

Un axe de travail qui nécessiterait une mobilisation de la filière, mais aussi des consommateurs, selon l’Inra. Ces derniers devraient en effet changer leurs habitudes et accepter de déguster de nouveaux vins issus des cépages moins connus.