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Chlorothalonil : fin d’utilisation le 20 mai 2020 au plus tard

Le | Reglementation

La Commission européenne avait proposé de ne pas renouveler l’approbation du chlorothalonil et les États membres l’ont suivie. Les autorisations des produits phytosanitaires contenant cette substance active fongicide doivent être retirées par les États membres au plus tard le 20 novembre 2019, avec un délai de grâce expirant au 20 mai 2020 : telles sont les dates fixées par l’UE, dans un règlement d’exécution paru au Journal officiel du 30 avril. Reste à savoir quelles dates la France adoptera.

Plusieurs préoccupations liées à la substance n’ont pu être dissipées. Selon l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, les effets nocifs sur la santé humaine et les effets inacceptables sur les eaux souterraines des métabolites du chlorothalonil ne peuvent être exclus. L’Autorité ne peut pas non plus exclure un problème de génotoxicité concernant les résidus auxquels les consommateurs seront exposés. L’existence d’un risque élevé pour les amphibiens et les poissons a par ailleurs été mis en évidence. Enfin, la molécule est classée comme cancérogène de catégorie 2 (suspectée d’être cancérogène pour l’homme), voire de catégorie 1B (supposée cancérogène pour l’homme) selon les conclusions de l’Efsa.

Une absence regrettée pour la gestion des résistances

La disparition du marché de cette molécule fongicide multisites à large spectre va compliquer les programmes sur le terrain, notamment pour la gestion des résistances. Les experts de l’Inra, l’Anses et d’Arvalis-Institut du végétal notaient, à propos de la septoriose, dans la dernière note commune sur les résistances aux fongicides : « Devant la multiplication des résistances, le maintien de fongicides multisites dans les programmes (chlorothalonil, folpel, mancozèbe, soufre) représente un enjeu stratégique, à la fois pour maintenir un niveau de protection acceptable et ralentir la progression des résistances ».