L’UE veut des LMR nulles pour deux néonicotinoïdes sur les denrées alimentaires importées
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La Commission européenne souhaite instaurer des limites maximales de résidus nulles pour deux néonicotinoïdes, sur les aliments importés dans l’UE. Elle a déjà informé l’OMC de son intention, qui pourrait se concrétiser en 2026. Une manière d’inciter les pays tiers à revoir leur utilisation de molécules interdites au sein de l’UE.
C’est une forme de clause miroir, telle que l’Union européenne voudrait les instaurer à ses frontières, qui est en train de prendre tournure. La Commission européenne travaille sur un règlement qui imposerait des limites maximales de résidu (LMR) nulles sur les denrées alimentaires importées depuis les pays tiers, pour deux produits de la famille des néonicotinoïdes : la clothianidine et le thiaméthoxame.
Des LMR nulles motivées par la préservation des abeilles
Avec cette mesure, Bruxelles n’interdit pas aux pays tiers destinant leurs produits à l’UE d’utiliser ces produits. Mais en réclament des LMR nulles sur le produit final, la Commission les incite à revoir leurs pratiques et le recours à ces insecticides. L’argument invoqué tient clairement à la préservation de l’environnement, et en particulier des abeilles. Selon le projet de règlement, les risques pour les butineuses, en cas d’utilisation des deux molécules, sont « inacceptables », et la Commission indique vouloir enrayer « la nature mondiale du déclin des pollinisateurs ». Un moyen, aussi, de réduire la distorsion de concurrence en les agriculteurs de l’UE, privés de ces molécules, et ceux des pays tiers.
Une applications opérationnelle à horizon 2026
La Commission européenne a informé l’Organisation mondiale du commerce, le 6 juillet, de son intention d’adopter ce règlement. Sur le site de l’OMC, la démarche est déjà consignée, et une date d’adoption proposée pour le texte est indiquée : le second semestre 2023. Ce qui laisse augurer d’une application opérationnelle à horizon 2026. En effet, la Commission prévoit une transition de trois ans. La version de travail du règlement précise : « Un délai raisonnable [devra] permettre aux opérateurs des pays tiers […] de se préparer à satisfaire aux nouvelles exigences qui résulteront de la modification des LMR. » Et de préciser que 36 mois devraient permettre cette adaptation.