Pesticides, épandage aérien possible dans l’Aude et l’Hérault mais encadré
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En raison des conditions pluviométriques exceptionnelles survenues dans les départements de l’Aude et de l’Hérault, qui ont conduit à rendre inopérants ou dangereux les moyens de traitement terrestres de certaines parcelles du vignoble, les ministres chargés de l’Agriculture, de la Transition écologique et de la Santé ont accordé l’autorisation d’épandages aériens. Un retour en arrière ? Non, une dérogation temporaire très encadrée !
Jusqu’au 5 juin 2020, certains viticulteurs de l’Aude et de l’Hérault pourront traiter leurs vignes par voie aérienne. Tel est l’objet de l’arrêté du 22 mai 2020 paru au Journal officiel du 23 mai et signé par les ministres chargés de l’Agriculture, de la Transition écologique et de la Santé.
Une dérogation temporaire
L’épandage par voie aérienne de produits phytosanitaires est totalement interdit depuis le 31 décembre 2015. Mais certaines circonstances conduisent à des dérogations. C’était le cas en 2016 pour le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. C’est encore le cas cette année pour l’Aude et l’Hérault. Mais cette dérogation n’intervient qu’en raison de conditions pluviométriques exceptionnelles et parce que, comme le précise l’arrêté, le développement rapide du mildiou et du black rot, constaté depuis le 5 mai 2020 dans les vignes, met en péril la récolte des grappes du vignoble dans les parcelles affectées et nécessite un traitement urgent.
Un seul produit autorisé
La dérogation, temporaire, est par ailleurs très encadrée. L’épandage aérien n’est autorisé dans l’Aude et l’Hérault que « sur des parcelles agricoles pour lesquelles les conditions ne sont pas réunies pour une intervention terrestre (parcelle inondée, conditions de ressuyage ne permettant pas une intervention terrestre) ». Seule l’application du produit Bouillie Bordelaise RSR Disperss (n° AMM 9500452), utilisable en agriculture biologique, est permis, et « uniquement pour une utilisation en traitements des parties aériennes des vignes pour lutter contre le mildiou ». L’application est limitée à un traitement par parcelle, « sauf si un épisode pluvieux rend un nouveau traitement nécessaire pour maîtriser le danger sanitaire ».
Une déclaration préalable de traitement et une déclaration post-traitement sont exigées. Comme l’est une distance de sécurité de 100 m vis-à-vis de lieux précis comme les habitations, parcs nationaux, points d’eau consommable par l’homme et les animaux… Enfin, le viticulteur est tenu, au plus tard 24 h avant le traitement, de porter à la connaissance du public la réalisation de cet épandage.