Plan d’action bio, adopté par la commission agriculture du Parlement sans objectif de surfaces
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La commission agriculture a adopté à l’unanimité le plan d’action de la Commission européenne pour l’agriculture biologique, le 31 mars. L’objectif d’atteindre 25 % de la SAU européenne convertis au bio en 2030 a néanmoins disparu.
Présenté il y a un an quasiment jour pour jour, le plan d’action pour le développement de l’agriculture biologique de la Commission européenne doit permettre d’atteindre l’objectif inscrit dans le Green deal, à savoir 25 % des terres agricoles européennes cultivées en bio en 2030. Un objectif qui a cependant disparu dans la version du texte adoptée à l’unanimité, le 31 mars 2022, par la commission agriculture du Parlement européen (45 voix pour, 0 contre, 0 abstention). Une absence qu’avait condamné l’eurodéputé Éric Andrieu (PS), en amont du vote, dans un communiqué diffusé le 30 mars. « On ne parle plus que de l’objectif d’augmenter les surfaces en bio, ce qui n’engage pas vraiment et manque cruellement d’ambition », regrette-t-il, fustigeant la disparition d’un « symbole fort ». À noter néanmoins que l’objectif de convertir 25 % des terres arables européennes pourrait être ajouté lors du vote du texte en plénière, au mois de mai.
Les bénéfices de l’agriculture biologique reconnus
Plus spécifiquement, le texte cite plusieurs actions à mettre en place pour « encourager la conversion », comme la définition d’un « budget adéquat » au sein de la Pac. « Les soutiens spécifiques au secteur bio représentent 1,8 % de la Pac pour 8,5 % des surfaces européennes, c’est un problème », déplore Eric Andrieu.
Le document souligne également « le rôle important que doivent jouer les services de conseil agricole, que les États membres doivent inclure dans leurs plans stratégiques relevant de la Pac, dans le développement du secteur biologique », et insiste sur le rôle de la recherche et l’innovation pour « [surmonter] les restrictions en matière d’agriculture biologique, telles que la disponibilité d’aliments protéiques biologiques, de vitamines, de produits phytopharmaceutiques, d’engrais et de ressources génétiques », etc. Les auteurs du rapport estiment ainsi, de manière générale, que « l’agriculture biologique présente de nombreux avantages pour l’environnement et qu’elle peut aider le secteur agricole à jouer son rôle dans la lutte contre le changement climatique et dans la lutte contre les principaux défis tels que la fertilité des sols et la perte de biodiversité ». Pour atteindre ces objectifs, le texte pose que « les États membres devraient être encouragés à élaborer leurs propres plans d’action nationaux en faveur de la production biologique comprenant des actions concrètes et assorties d’échéances ».
Actuellement, 8,5 % de la SAU européenne est couverte par l’agriculture biologique. La France est en tête du classement des surfaces labellisées, avec 2,5 millions d’hectares.