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Qualité des eaux, les effets de la directive nitrates insuffisants selon la Commission européenne

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Si des résultats ont bien été obtenus depuis l’entrée en vigueur il y a trente ans de la Directive nitrate, dans l’UE, peu de progrès sont à noter pour la décennie précédente. Ce sont les conclusions d’un rapport de la Commission européenne, sur la qualité des eaux européennes, pour la période 2016-2019, publiée le 11 octobre.

Qualité des eaux, les effets de la directive nitrates insuffisants selon la Commission européenne
Qualité des eaux, les effets de la directive nitrates insuffisants selon la Commission européenne

Trente ans après l’entrée en vigueur de la directive européenne, concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles, les résultats sont encore insuffisants, peu de progrès ayant été obtenus au cours de la dernière décennie. Ce sont les conclusions d’un rapport de la Commission européenne, remis au Conseil et Parlement européens, le 11 octobre, concernant la période 2016-2019. « La mise en œuvre de la directive sur les nitrates ces 30 dernières années a incontestablement amélioré la qualité des eaux dans l’ensemble de l’UE, pointe Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l’environnement. La situation n’évolue cependant pas à un rythme suffisant pour prévenir les dommages pour la santé humaine et préserver les écosystèmes fragiles. »

36 % des cours d’eau eutrophes

Les concentrations de nitrates ont diminué dans les eaux de surface et les eaux souterraines par rapport à 1991, date d’entrée en vigueur de la directive. Néanmoins, sur la période étudiée (2016-2019), 14,1 % des eaux souterraines dépassaient encore la limite de concentration des nitrates fixée pour l’eau potable, dans l’ensemble des États membres. Ainsi, 81 % des eaux marines, 31 % des eaux côtières, 36 % des cours d’eau et 32 % des lacs dans l’UE sont entrophes.

Améliorer les dispositifs nationaux

« L’utilisation excessive d’engrais demeure un problème dans de nombreuses régions de l’UE », souligne ainsi le document. La Commission européenne indique que des mesures seront prises, afin d’atteindre l’objectif du Green Deal de réduire les pertes de nutriments d’au moins 50 % d’ici à 2030. Mais que cela devrait être fait de concert avec le renforcement des dispositifs nationaux. En effet, si la qualité de ces derniers s’est améliorée, les mesures ne sont pas encore « suffisamment efficaces pour lutter contre la pollution dans des zones où la pression agricole a augmenté ». La France ne fait pas partie des pays listés comment étant « confrontés à des défis majeurs en matière de lutte contre la pollution par les nutriments provenant de l’agriculture », mais elle compte cependant « des points à risque où il est urgent de réduire la pollution ».

Des milliards de pertes de bénéfices

La Commission européenne rappelle que près de la moitié de l’azote contenu dans les engrais et les effluents d’élevage utilisés en Europe est perdue dans le milieu environnant. Soit une perte de bénéfices potentiels pour les agriculteurs d’environ 13 à 65 milliards d’euros par an. Quant au coût environnemental, il est estimé entre 70 et 320 milliards d’euros par an, bien plus que les coûts de réduction de la pollution à la source, souligne la Commission.