« Sans OGM » à moins de 0,1 % : les opinions divergent
Le | Reglementation
__L’avis du Comité économique, éthique et social, le CEES du Haut Conseil des biotechnologies, le HCB relatif à la définition des filières « sans OGM » est loin de faire l’unanimité… et ce au sein même de ses membres.__ Ainsi, pour la FNSEA, la définition des seuils « sans OGM » allant au-delà du seuil communautaire de 0,9 % de présence fortuite dessine « une position et une réglementation de refus des OGM ». Le syndicat craint par ailleurs que « la complexité des informations » transmises aux consommateurs compromette à terme « leur confiance envers les filières agricoles et alimentaires ». Il regrette, comme le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) et l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), que l’avis ne s’appuie pas sur une étude d’impact préalable, « validant la faisabilité des propositions ». Enfin, la FNSEA, comme l’Ania, considèrent que « seule une définition communautaire permettrait d’éviter de nouvelles distorsions de concurrence au sein de l’UE ». G.G. Pour la Confédération Paysanne, hostile à la co-existence « techniquement impossible », la recommandation du HCB n’a pour objet « que de rendre possible l’indication auprès des consommateurs des efforts faits par les filières qui refusent les OGM ». Le syndicat estime qu’il s’agit d’un « pas encore insuffisant vers le droit de produire et de consommer sans OGM ». La Coordination Rurale, quant à elle, se félicite dans un communiqué « de la position de bon sens adoptée par le Haut Conseil des biotechnologies ». Le syndicat s’interroge cependant sur les frais liés à la séparation nette des filières OGM et non OGM. « Il serait inacceptable que nos filières traditionnelles aient à assumer les surcoûts liés à l’apparition des filières OGM (analyses coûteuses, précautions d’isolement, de transport, de stockage, etc.), et ce d’autant plus lorsque l’on considère le rejet massif des OGM par la majorité des citoyens. » Et le syndicat de réitérer sa proposition faite au HCB, à savoir « que les filières OGM alimentent, à travers une contribution directe, un fonds finançant les analyses et mesures de contrôle par la DGCCRF, qui permettraient de garantir la fiabilité des produits « sans OGM » ». Pour Greenpeace, la définition du « sans OGM » correspond à « la moins mauvaise façon de permettre la pérennité des productions sans OGM dans le contexte d’une loi condamnable, qui prétend organiser une coexistence impossible dans les faits ». L’association espère que la possibilité pour les consommateurs de montrer leur choix de produits « sans OGM » provoquera une forte demande, « qui contraindra le marché des OGM à céder la place à une agriculture durable ». Enfin, les Fermiers de Loué, qui attendait une telle décision la considèrent comme une réelle victoire. Ces derniers se voient ainsi conforter dans leur choix d’une filière sans OGM et d’un étiquetage informant les consommateurs.