Semences : pression sur la restriction des phytosanitaires et la génétique
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En amont de son assemblée générale, l’UFS, l’Union française des semenciers, a tenu une conférence de presse le 20 novembre 2017 pour souligner les défis auxquels la filière semences doit faire face pour les prochaines campagnes. Parmi les enjeux-clés figure la question des pesticides. Première conséquence : l’orientation des travaux de recherche pour trouver des alternatives. « Nos entreprises vont travailler de manière accrue sur la question des résistances aux maladies. La génétique résoudra surement des problèmes, mais certainement pas dans les délais imposés », estime Franck Berger, président de l’UFS.
Mutagénèse : l’avis de la Cour de justice de l’UE début 2018
Les nouvelles techniques de sélection variétale (NPBT) offrent l’opportunité d’accélérer et d’affiner les processus d’obtention de nouvelles variétés, mais elles font l’objet d’un débat éthique, politique et scientifique houleux. Parmi elles, la mutagénèse dirigée. En octobre 2015, la cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait été saisie par le conseil d’État français afin de se prononcer sur son appartenance ou non à la réglementation OGM. Le 20 décembre prochain, le rapporteur à la CJUE devrait rendre son avis préliminaire. Celui définitif de la CJUE devrait suivre durant le premier semestre 2018. « Nous avons bon espoir d’obtenir une clarification », souligne Jean Donnenwirth, président de la commission réglementation et innovation de l’UFS.
Nouvelles techniques de sélection : se focaliser sur les finalités
L’UFS souhaite que la classification réglementaire se porte sur la finalité de ces techniques, et non pas sur les méthodes elles-mêmes. Cet avis rejoint celui du Haut conseil des biotechnologies dévoilé début novembre . L’organisation des semenciers a même construit un arbre de décision comprenant trois questions afin d’aider les politiques à trancher sur ces techniques : les plantes pourraient-elles être obtenues par croisement sexués ? Si non, pourraient-elles être obtenues par mutagénèse ? Si non, subsiste-il des gènes étrangers dans des plantes obtenues ? Si oui, alors l’UFS estime que l’on entre dans le champ d’application de la directive OGM.
Les NPBT constituent des outils financièrement intéressants pour les semenciers. « Pour 250 000 $, une entreprise peut se doter d’un laboratoire de Crispr/Cas, ce qui est accessible pour des entreprise de taille intermédiaire », estime Jean Donnenwirth.