Rencontres Oléopro, soutenir encore les protéines végétales
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Les troisièmes rencontres Oléopro se sont tenues le 30 novembre 2022 à Paris. L’occasion de rappeler le rôle central de ces cultures dans la « compétitivité écologique », et d’alerter sur le besoin d’accompagner le développement des protéagineux.
« Si cette année a été bonne pour les cultures oléagineuses, elle a été plus compliquée pour les protéagineux », a reconnu Benjamin Lammert, nouveau président de Terres Univia, lors des troisièmes rencontres Oléopro, qui se sont tenues le 30 novembre 2022 à Paris. Elles réunissaient les représentants de Terres Univia, Terres Inovia, de la Fop et du groupe Avril.
« Nos ressources ne suffisent pas »
« Nous avons besoin d’aller plus vite et nos seules ressources d’interprofession, qui oscillent entre 18 et 20 millions d’euros par an, ne sont pas suffisantes, insiste Benjamin Lammert. Les résultats décevants de 2022 sur le pois pourraient dissuader les agriculteurs de semer à nouveau la culture, alors que les débouchés existent en alimentation humaine et animale. Le pois souffre d’un problème de rentabilité pour les fermes, et les investissements des semenciers sont faibles sur cette espèce. » Le soja se porte mieux : les surfaces ont été multipliées par quatre ces cinq dernières années, portées par la volonté des industriels de l’alimentation animale de se fournir en matière première non déforestante et en soja non OGM.
Un plan européen au premier trimestre 2023
Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, invité à clôturer ces rencontres, a rappelé l’objectif du ministère : doubles les surfaces en protéines végétales d’ici à 2030. « Les efforts doivent être maintenus, a-t-il indiqué. Un point d’étape du plan protéines doit être réalisé en 2023. » Il a également précisé que la Commission européenne devrait présenter un plan de développement des protéines au premier trimestre de l’année prochaine.
Incertitudes pour 2023
Quid pour 2023 ? Pour Arnaud Rousseau, président de la Fop, la dynamique devrait se maintenir sur le tournesol et le colza : « Je n’ai pas de doute sur le bénéfice du tournesol en 2023. Si le prix du colza a baissé, la culture reste rentable. » Toutefois, les acteurs précisent que l’incertitude de la situation économique, et en conséquence de la demande, complique les pronostics.
Les filières appellent les pouvoirs publics à soutenir les producteurs, notamment en protéagineux. « Nos filières sont au cœur des transitions alimentaire, agroécologique et énergétique », rappelle Arnaud Rousseau.