Phyteis appelle à libérer l’innovation en agriculture
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Phyteis, qui regroupe 18 agrochimistes français et représente 96 % du marché français des produits phytosanitaires, mise sur l’innovation en phytopharmacie, en bioprotection, en agronomie digitale et en biotechnologies. L’organisation professionnelle plaide pour un contexte favorable à cette innovation pour accélérer l’approche combinatoire de la protection des cultures.
Il y a un an, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) devenait Phyteis. L’organisation professionnelle a depuis travaillé à la mise en œuvre de son nouveau positionnement fondé sur une approche combinatoire des solutions de protection des plantes et qui ajoute la bioprotection, l’agronomie digitale et les biotechnologies à la phytopharmacie.
Trouver un contexte favorable à l’innovation
« Pour faire face aux enjeux majeurs de souveraineté alimentaire, de préservation des écosystèmes et de lutte contre le changement climatique, nous misons sur l’innovation, mais nous devons trouver le contexte pour libérer cette innovation, souligne Bruno Baranne, le 23 février 2023 à Paris, lors de la conférence de presse annuelle de l’organisation professionnelle. Pour le président de Phyteis, la transition agroécologique ira d’autant plus vite que la boîte à outils proposée aux producteurs pour mener à bien cette approche combinatoire sera enrichie.
Phyteis plaide encore une fois, comme l’ensemble des producteurs, pour qu’il n’y ait pas d’interdiction sans solutions. « En raison d’une réduction massive de la disponibilité des solutions, les filières agricoles font face à une forte augmentation d’impasses techniques et de risques d’apparition de résistance, reprend Bruno Baranne. 38 % des usages sont dépourvus de solution de protection et 25 % des usages sont couverts par une seule solution. »
Un cadre réglementaire adapté
Le président de Phyteis rappelle que le temps de la recherche doit être en harmonie avec les nouvelles attentes. « Les textes réglementaires en cours de négociation doivent prendre en compte l’ensemble de ces dimensions », précise-t-il. Les enjeux, en 2023, portent sur le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles, sur le règlement européen pour une utilisation durable des pesticides (SUR) et sur le projet de loi européen pour l’encadrement de la commercialisation des nouvelles techniques d’édition du génome. Phyteis appelle à ce que ces textes fournissent un cadre réglementaire adapté à l’innovation et soutiennent un usage raisonné des solutions de protection des cultures tout en garantissant leur disponibilité.
Un chiffre d’affaires 2022 gonflé par l’inflation et les achats de précaution
« Le chiffre d’affaires de nos adhérents, qui représentent 96 % du marché français des produits phytosanitaires, s’élève à 2,5 milliards d’euros en 2022, contre 1,9 milliard en 2021, annonce Emmanuelle Pabolleta, directrice générale de Phyteis. Cette progression de 30 % est due à la forte tension observée sur le marché, qui a conduit à des achats de précaution, ainsi qu’à l’inflation. En volume, le marché, hors soufre et cuivre, est stable depuis trois ans. Globalement, la tendance est à la baisse : nous enregistrons une diminution de 19,35 % de quantités de matières actives vendues depuis 2018, de 29,5 % depuis 2008 et de 54 % depuis 1999. Enfin, en 2021, 34,9 % des volumes de matières actives vendus sont utilisables en agriculture biologique. »
Emmanuelle Pabolleta met également en avant l’apport des adhérents de Phyteis en solutions alternatives à la chimie de synthèse. « Le biocontrôle représente, dans les ventes de nos adhérents en 2022, 125 M€, soit plus de 50 % du marché français. Les ventes de biostimulants homologués ont quant à elles atteint 41 M€ sur un marché total estimé à 70 M€ en France. Enfin, les ventes de solutions d’agronomie digitale se sont élevées à 1,8 M€. »
Phyteis en chiffres :
• 18 entreprises adhérentes
• 6 000 salariés en France
• 275 M€ d’investissement en France (11 % du CA annuel)
• 93 sites en France, dont 20 sites de production et 42 sites d’expérimentation (91 % des produits vendus en France sont fabriqués en Europe, 42 % dans l’Hexagone)
Les référents chez Phyteis :
• Référent bioprotection : Philippe Michel ;
• Référents agronomie digitale : Julien Durand-Réville et Pierre-Yves Busschaert ;
• Référent pilotage des démarches combinatoires : Ronan Vigouroux ;
• Référente biotechnologies : Marie Rigouzzo (consultante).