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Sival 2022, le biocontrôle toujours plus à l’honneur

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Le Sival 2022, qui s’est tenu à Angers du 15 au 17 mars 2022, a mis en avant le biocontrôle. Ce salon des cultures spécialisées comprenait un village dédié à ces solutions alternatives, regroupant onze entreprises adhérentes d’IBMA France. Une initiative gagnante, selon l’ensemble des participants, pour accroître la visibilité de ces solutions, qui subissent comme tous les intrants les effets négatifs de la situation internationale. Tour d’horizon.

Sival 2022, le biocontrôle toujours plus à l’honneur
Sival 2022, le biocontrôle toujours plus à l’honneur

Après un an d’absence en raison de la crise sanitaire, le Sival était de retour à Angers en 2022. Repoussé de deux mois, le salon des productions végétales spécialisées s’est tenu du 15 au 17 mars 2022, sans masque ! Côté protection des cultures, le biocontrôle ne passait pas inaperçu : pour la première fois, un village entier y était dédié.

Onze sociétés regroupées dans un village du biocontrôle

Dans son souhait de toujours communiquer davantage, IBMA France a renouvelé l’opération déjà menée lors du salon Tech&Bio de septembre 2021 : l’association a regroupé, au Sival, au sein d’un village du biocontrôle, onze de ses trente membres actifs*. « Certaines sociétés adhérentes ont toutefois préféré conserver leur emplacement habituel », précise Denis Longevialle, secrétaire général de l’Association.

Ce regroupement, sur un village idéalement situé, a fait l’unanimité. « C’est parfait pour les visiteurs qui cherchent des informations sur le sujet », souligne Johanna Sigel, chef marché vigne arbo chez De Sangosse. « Le village, identifié sur le plan, donne une réelle visibilité au biocontrôle », complète Frédéric Lievens, responsable marketing chez Agrauxine.

Des producteurs à la recherche de solutions

Le Sival 2022 a montré combien les producteurs de cultures spécialisées étaient attirés par les biosolutions. « Ils ont la volonté d’aller vers l’agroécologie et doivent répondre à des cahiers des charges de plus en plus exigeants, reprend Frédéric Lievens. Le mot itinéraire revient beaucoup. Les producteurs ont conscience que la protection des cultures se fait désormais avec des solutions combinatoires. »

Un constat partagé par l’équipe de Sumi Agro France. « Le biocontrôle et les biostimulants progressent fortement, portés par le combinatoire, précise Aude Colette, responsable marketing et communication. Ces biosolutions sont désormais identifiées par les producteurs. Nous avons passé l’étape du « c’est quoi », « est-ce que ça marche ». Désormais, les agriculteurs nous demandent si nous avons une solution pour telle ou telle problématique et avec quoi cette solution peut être combinée. »

Des délais de mise en marché toujours trop longs

Les sociétés s’emploient à couvrir toujours plus d’usages avec des biosolutions, notamment pour combler les usages orphelins qui ne cessent d’augmenter en raison d’un nombre croissant de substances actives interdites. « Les producteurs sont en attente de solutions, mais les délais d’évaluation sont trop longs, regrette Philippe Rothgerber. De nombreuses startups développent des produits spécifiques, il faudrait leur donner les moyens d’arriver rapidement sur le marché. » Le directeur général de CBC Biogard plaide pour une période transitoire de mise en marché avant la fin de l’évaluation complète des solutions de biocontrôle.

Un contexte qui freine les disponibilités

Comme toutes les matières premières, les produits de la protection des plantes ont subi les impacts de la crise sanitaire et accusent désormais ceux de la guerre en Ukraine. « Depuis un an, la tension est forte sur la disponibilité et la logistique, que ce soit sur les solutions ou sur les annexes comme les emballages, explique Thierry Castel, PDG de Sumi Agro France. Le schéma d’inflation est par ailleurs exceptionnel. Nous avons anticipé nos besoins un an avant, mais le contexte ne nous permet pas de profiter d’opportunités. Et nous avons dû en partie répercuter une hausse de prix subie. » Selon le PDG, tous les segments de l’offre de l’entreprise sont touchés et la situation ne devrait pas revenir à la normale de sitôt, une inertie est à prendre en compte.

« Les conséquences de la guerre en Ukraine, parité euros/dollars défavorable, inquiétudes sur l’énergie, sur le trafic aérien… viennent se télescoper avec la phase post-covid », complète Mathieu Bounes. Mais pour le directeur commercial et marketing de la société, les prix des céréales actuels devraient permettre aux producteurs de ne pas réduire leurs intrants. « D’autant qu’avec la guerre, l’enjeu cette année est de produire », conclut-il.

Une utilisation croissante mais qui exige encore de la communication

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Sival 2022, le biocontrôle toujours plus à l’honneur - © D.R.
Sival 2022, le biocontrôle toujours plus à l’honneur - © D.R.

Céline Barthet, présidente d’IBMA France, a mis l’accent sur l’approche du biocontrôle « en combinaison » avec les autres techniques.[/caption]

« Une enquête de la Junior entreprise AgroParisTech service études, réalisée en janvier 2022 pour IBMA France auprès de 350 agriculteurs, a révélé que 69 % des producteurs utilisent au moins un produit de biocontrôle, souligne Céline Barthet, présidente d’IBMA France, lors d’une conférence de presse organisée le 16 mars. Ce pourcentage n’était que de 44 % en 2018. » Les utilisations progressent, mais les acteurs s’accordent sur le fait que la communication doit encore être renforcée.

IBMA France ambitionne toujours de voir ses solutions dépasser 30 % du marché de la protection des plantes en 2030, contre 12 % actuellement, et de couvrir plus de 50 % des usages en agriculture avec au moins deux solutions à modes d’actions complémentaires.

 

*Action Pin, Agrauxine, Andermatt France, Armosa, CBC Biogard, Certis Europe, De Sangosse, Koppert France, Lallemand Plant Care, Sumi Agro France, UPL France.

 

Retrouvez en image les stands des sociétés de protection des cultures présentes au Sival 2022 :

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