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Tech&Bio, un salon enthousiasmant mais à la fréquentation en baisse

Le | Cooperatives-negoces

La 8ème édition de Tech&Bio s’est déroulée du 21 au 23 septembre au lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence dans la Drôme. L’occasion pour les acteurs agricoles du Sud-Est de se retrouver, après plus d’un an et demi sans se voir. Le bilan est bon, mais la fréquentation décevante.

Tech&Bio, un salon enthousiasmant mais à la fréquentation en baisse
Tech&Bio, un salon enthousiasmant mais à la fréquentation en baisse

La 8ème édition du salon Tech&Bio s’est tenue du 21 au 23 septembre, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, avec pour thème principal le biocontrôle. Un événement réussi, selon les organisateurs et leurs partenaires : « Il y a eu une belle synergie, sur la préparation et sur la participation des exposants, et le retour de nos ingénieurs était plutôt positif » a déclaré Marie-Christine Sela-Paternelle, responsable communication de l’Acta. Pour la première fois, un « village du biocontrôle » a été créé, regroupant 16 adhérents d’IBMA autour d’un même lieu, d’une conférence et d’une communication commune.

« Cette opération a apporté une vraie visibilité à la filière, déclare Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA. C’était une première, que l’on va désormais renouveler sur d’autres salons professionnels. Nous sommes en discussion avec le Sival, qui se tiendra en janvier, pour y installer le village du biocontrôle et organiser une conférence. » Des adhérents de l’association de promotion du biocontrôle auraient déjà fait part de leur envie de rejoindre l’initiative.

Satisfaction des fournisseurs à Tech&Bio

Cependant, la fréquentation du salon n’a pas été à la hauteur des attentes des exposants. 18 000 personnes ont arpenté le site du lycée agricole du Valentin, d’après les organisateurs, contre 20 500 en 2019. En cause, l’obligation du pass sanitaire, les vendanges, le Congrès mondial du bio, qui se déroulait deux semaines plus tôt, et le Congrès de la FNSEA qui se tenait au même moment. « Il était difficile d’estimer la fréquentation, car elle était diluée sur trois jours au lieu des deux habituels, mais il y avait peut-être un peu moins de visiteurs que lors des précédentes éditions, nuance Aude Colette, responsable marketing de Sumi Agro, fabricant de biosolutions. Mais il s’agissait de visiteurs de qualité : les agriculteurs, conseillers techniques et distributeurs savaient parfaitement ce qu’ils venaient chercher. »

L’enthousiasme est partagé par Stéphane Bucamp, responsable du marketing et du développement pour UPL, qui souligne la dimension multicultures de l’événement : « C’était la première fois que nous étions présents sur ce salon, et c’était une très bonne surprise ! La dynamique du marché français vers le bio est forte, mais il n’y a pas que des convaincus. Des agriculteurs viennent chercher des solutions pour leurs impasses techniques. Nous commençons dès à présent à nous organiser pour la prochaine édition ! »

Pour la distribution, retrouver les adhérents

Côté distribution, Tech&Bio est également une réussite. « Cela faisait très longtemps qu’il n’y a pas eu de salon dans le secteur, sourit Sylvie Reboul, responsable communication du groupe Perret. Pour nous, un salon comme celui-ci, c’est surtout du relationnel. » Un constat partagé par Véronique Unternahrer, directrice de la communication pour Oxyane : « Quand nos adhérents passaient sur le stand, c’était pour des moments d’échanges conviviaux, ils venaient voir les équipes. Ils avaient eu peu d’occasions de sortir de leurs exploitations. »

« L’agriculture biologique représente 10 % de nos adhérents et est en pleine croissance, reconnaît Jean-François Perret, animateur filières bio pour Oxyane. Mais notre objectif est aussi de proposer des techniques alternatives autres que le bio, pour ceux qui veulent changer de pratiques. » La coopérative a monté cinq groupes 30 000 sur le bio ou la HVE.

Le négoce Perret a pour sa part mis l’accent sur ses différentes filiales, de sa société de conseil EAS Conseil Agro au développement de la HVE, en passant par l’appro en viticulture et le lancement d’un nouveau pulvérisateur. « Il y a de quoi faire au sein du groupe ! » se réjouit Guy Ollier, technico commercial. « L’intérêt de ce salon, c’est de voir le matériel fonctionner en vrai. Nous avons pu faire des démonstrations, abonde Sylvie Reboul. Et le fait que le site soit celui d’un lycée agricole est un beau message, compte tenu des difficultés de recrutement que rencontre le monde agricole. »

La Coopération agricole prépare la structuration des filières

Du côté de la Coopération agricole le salon s’est « extrêmement bien passé », selon Thibault Peclet, chargé de missions filières biologiques à la Coopération Agricole Auvergne Rhône-Alpes.. Après une conférence sur la place qu’occupe l’agriculture biologique dans le système coopératif, une charte a été signée entre la coopérative laitière Sodiaal et Axéréal Bio, BioAgri, La Drômoise de Céréales, Oxyane et AgriBio Union, autour d’engagements réciproques sur un approvisionnement protéinique français et bio pour l’alimentation animale.

Autre activité stratégique réalisée lors des trois jours de salon : un groupe de travail organisé entre la Coopération Agricole, et le groupe Carrefour afin de réaffirmer l’intérêt du réseau coopératif à travailler en mode filière. Selon Thibault Peclet, « des partenariats avec l’aval sont capitaux pour développer l’agriculture biologique, structurer les filières et sécuriser les approvisionnements ». Enfin, des échanges plus politiques se sont tenus entre LCA, la Chambre régionale d’agriculture, le FRAB AuRA et le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes. « L’objectif était de réaffirmer l’intérêt de notre réseau à travailler avec nos partenaires sur la structuration des filières biologiques, en mettant en commun les expertises de chacun, afin d’amener les agriculteurs vers le bio tout en restant en phase avec les attentes des marchés » a précisé le référent bio de la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes.

Tech&Bio reprendra en 2022 sous forme de rendez-vous en région. Les organisateurs ont d’ores et déjà annoncé les dates : 24 mai 2022, grandes cultures et légumes dans le Centre-Val-de-Loire ; 17 juin 2022, grandes cultures en Île-de-France ; 22 juin 2022, arboriculture en Occitanie ; 29 et 30 juin 2022, élevage en Normandie ; 18, 19 et 20 octobre, cultures méditerranéennes en PACA ; Octobre 2022, maraîchage en Nouvelle-Calédonie.