Agromousquetaires et sept distributeurs, partenaires autour de la biodiversité
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La filière HVE d’Agromousquetaires prend de l’ampleur. Elle intègre désormais sept coopératives et négoce, pour 20 000 tonnes collectées, rien que sur le blé. L’objectif est de pousser le curseur plus loin que la certification environnementale, sur les enjeux de la biodiversité et de la suppression des pesticides à risque pour l’environnement.
La filière HVE d’Agromousquetaires s’étoffe ! Ce sont désormais sept distributeurs qui approvisionnent le pôle agroalimentaire de l’enseigne Les Mousquetaires : les coopératives Oxyane, La Tricherie, La Scara Val-de-Gascogne, Coop de Mansle, Ynovaé, et pour la filière viticole, la société Hauller. L’initiative remonte à 2017. Agromousquetaires avait alors sondé des distributeurs sous signature CRC afin d'associer la HVE à ce cahier des charges, en filières blé et vigne. « Pour le blé, au départ, nous collections 5 000 tonnes, produits par 31 agriculteurs. Nous en réunissons désormais presque 300, pour un volume de 20 000 tonnes », se réjouit Arnaud Allain, gérant de deux magasins et chargé de ce dossier chez Agromousquetaires.
Partenariat Agromousquetaires-Noé
La HVE n’est pas une fin en soi, mais plutôt une base. En plus de recruter de nouvelles coopératives, l’objectif est de travailler deux axes de progression : la réduction de produits phytosanitaires à l’impact négatif avéré sur l’environnement, et le suivi de la biodiversité. Sur ce dernier chapitre, l’adhésion d’Agromousquetaires en 2019 au Club Agata, porté par l’ONG Noé, a joué le rôle de déclencheur. « Nous avons participé à la construction d'indicateurs de biodiversité, puis aux tests de ceux-ci sur le terrain, rappelle Arnaud Allain. En 2022, pour la troisième année consécutive, une stagiaire naturaliste va relever ces indicateurs chez les adhérents et clients des sept organismes stockeurs partenaires. »
Formations biodiversité pour les OS
Le projet s’inscrit dans le long terme. « La poursuite de la démarche est déjà prévue pour 2023, et nous souhaitons repartir sur un cycle de trois ans », explique-t-il. Et vu le nombre croissant d’OS et d’agriculteurs impliqués, une réflexion sur la suite des opérations est engagée : « Un seul naturaliste ne peut pas couvrir un tel périmètre, reconnaît Arnaud Allain. Il faut imaginer d’autres ressources, idéalement plus locales. » Pour aller plus loin et renforcer les compétences des différentes équipes avec la biodiversité, Noé encadre des formations, en partenariat avec des naturalistes professionnels. Quatre sessions ont eu lieu en 2022, pour environ 25 personnes formées au sein des sept OS. Au programme, matinée « théorie » (écologie, principaux taxons, fonctions…) et après-midi « pratique » (reconnaissance de la biodiversité sur la parcelle).
Pas de communication sans preuve
Il reste difficile à ce stade d’imaginer les OS recruter un responsable à temps plein pour le suivi des indicateurs. « La stagiaire naturaliste engagée en 2021 par Agromousquetaires a ensuite été recrutée comme responsable HVE à la Tricherie ! souligne toutefois Arnaud Allain, qui veut y voir un signe, tout en restant mesuré. Nous n’imposerons rien à nos partenaires. Nous sommes avec eux sur une démarche de progrès volontaire. » Un peu trop tôt, également, pour imaginer une valorisation économique à ces démarches. « L’idée est de communiquer sur des preuves, pas sur des moyens, glisse Arnaud Allain. Ces suivis de biodiversité ne livreront leurs conclusions que sur plusieurs années. Nous devons être patients. »
Les travaux sur les pesticides avancent également, à leur rythme. Sur blé, 22 molécules ont été identifiées, sur la base de critères toxicologiques et écotoxicologiques validés par un comité scientifique. « Pour certaines, les alternatives sont déjà appliquées, commente Arnaud Allain. Pour d’autres, nous y travaillons, avec cette ligne rouge : accompagner les producteurs dans la recherche de solutions alternatives, pour assurer de manière pérenne la qualité et les rendements »