La Commission européenne souhaite que l’agriculture soit neutre en carbone en 2035
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La Commission européenne a présenté, le 14 juillet, son plan « Fit for 55 », prévoyant la révision de douze textes législatifs, pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Les objectifs de stockage carbone ont été revus à la hausse, ce qui n’est pas sans conséquence pour le secteur agricole, prévient la FNSEA.
L’objectif du Green Deal européen est désormais bien connu : faire de l’Union européenne le premier continent neutre en carbone, en 2050. Pour y parvenir, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté, le 14 juillet, son plan « Fit for 55 ». Celui-ci enclenche la révision de douze textes pour concrétiser cette ambition. La trajectoire de réduction des émissions carbone est en conséquence revue à la hausse. La France devrait ainsi baisser ses émissions entre 2005 et 2030 de 47,5 %, soit 10,5 points de plus que ce qui était pour l’heure prévu. « Alors que la Stratégie nationale bas carbone française est déjà extrêmement ambitieuse, sera-t-il possible de faire encore plus que prévu ? » , s’interroge dans un communiqué diffusé le 15 juillet, la FNSEA. D’autant plus que, selon le document présenté par la Commission européenne, l’agriculture devra avoir atteint la neutralité carbone en 2035. Cela concernera également « les émissions agricoles autres que le CO2, telles que celles provenant de l’utilisation d’engrais et de l’élevage », précise la Commission.
Le syndicat, qui avait fait connaître en septembre, ses recommandations concernant la contribution des agriculteurs à la neutralité carbone, « juge pertinent la proposition de la Commission de remettre à jour ces législations ». Mais alerte sur les risques de distorsion de concurrence, les objectifs étant fixés par pays en fonction de leur PIB.
301 Mt de carbone capté en 2030
Le plan « Fit for 55 » prévoit également une révision de la directive LULUCF, sur le secteur des terres. Il rehausse de 15 % les tonnes de carbone à capter, soit 301 Mt d’ici à 2030. « La condition pour aller plus loin est que le carbone rémunère correctement les acteurs de cette transition. Il ne faudrait pas que les secteurs soumis à la compensation carbone se tournent vers des projets moins couteux à l’étranger », plaide la FNSEA, qui insiste sur le caractère ambitieux de cet objectif.
Vigilance sur une taxe carbone aux frontières
Enfin, le syndicat dit s’interroger sur le mécanisme d’ajustement aux frontières carbone (CBAM), envisagé par la Commission européenne. L’agriculture en serait exclue, mais les engrais seront concernés par cette taxe. « Non seulement on diminuerait la compétitivité de l’agriculture française mais en plus, cela conduirait directement à une fuite de carbone du secteur agricole en favorisant les importations de produits alimentaires à l’empreinte carbone supérieure », prévient la FNSEA.