2022, année charnière pour Cavac
Le | Cooperatives-negoces
De bons résultats pour le pôle végétal, difficultés pour le pôle animal, inquiétude autour du bio, belle santé des filiales… Cavac a fait le point sur l’exercice 2021/22, à l’occasion de son assemblée générale du 16 décembre. Pour la prochaine campagne, le groupe souhaite poursuivre l’accompagnement de futurs éleveurs, pour enrayer la baisse du nombre d’exploitations à l’échelle du territoire.
Malgré le contexte compliqué, le groupe Cavac affiche un bon résultat pour l’exercice 2021/22. Le chiffre d’affaires progresse de 12 % à 1,16 Md€, porté notamment par une hausse du chiffre d’affaires appro de 33 % et un volume de collecte en progression de 35 %. Les productions animales, qui pèsent pour 48 % du chiffre d’affaires total du groupe, sont, elles, en recul.
119 des 350 élevages de volailles touchés par la grippe aviaire
« Fait notable depuis trois ans, la quasi-totalité de nos productions animales sont dans le rouge, relève Jacques Bourgeais, le directeur général lors d’une conférence de presse le 15 décembre, à la veille de l’assemblée générale du groupe. -25 % pour les volailles, -12 % pour les jeunes bovins, - 6 % pour les poules pondeuses, les vaches, les bovins maigres et les lapins, -5 % en porcs charcutiers… Seuls les agneaux sont dans le vert avec + 0,5 %. Les raisons ? Elles diffèrent selon les productions : coût de l’énergie et coûts de production en hausse, prix de vente non rémunérateurs… En volailles, la violente pandémie d’influenza aviaire a entraîné l’arrêt de 80 à 90 % de la production sur le territoire Cavac : la perte est estimée à plus de 20 millions de volailles. Sur les 350 élevages du groupe, 119 ont été touchés. »
734 000 € pour soutenir l’installation de jeunes éleveurs
Au-delà de cette crise, le périmètre de la coopérative est confronté à une baisse continue du nombre d’élevages : entre 300 et 350 départs chaque année. « Préserver ces exploitations est indispensable, concède Jérôme Calleau, le président. 75 % de nos adhérents ont au moins un atelier d’élevage. » Pour enrayer cette baisse, le groupe a créé, en janvier 2022, la « Dotation élevage », de 2 M€, pour une aide qui peut s’élever à 15 000 € par exploitation. « L’an passé, 80 jeunes ont bénéficié de cette dotation, soit une enveloppe de 734 000 €, poursuit-il. À 54 % des élevages bovins et 30 % des petits ruminants. Nous espérons pouvoir accompagner, chaque année, entre 100 et 120 jeunes éleveurs ».
Ralentissement en bio
Les surfaces dédiées au bio sont relativement stables ces dernières années : 27 400 ha en 2022, soit à peine 1 700 ha de plus en un an. Si Cavac pèse pour 10 % de la collecte nationale en céréales bio, Jacques Bourgeais constate un ralentissement. « Le rythme des conversions est même tombé à zéro, confie-t-il. En productions animales, notamment en porcs, nous allons réduire la production pour répondre à une demande moindre de la part des consommateurs. Nous accompagnons d’ailleurs nos adhérents pour les aider à se tourner vers de nouvelles productions, en label par exemple, mais ce n’est pas simple. »
Les filiales, au rendez-vous
Parmi les bons résultats du groupe, le directeur général a mis en avant les métiers de la jardinerie et du paysage dont le chiffre d’affaires progresse de 22 %. Les métiers de l’isolation aussi affichent un bilan en hausse, de 8 %. « Notre outil de St Gemme La Plaine était arrivé à saturation, détaille Jacques Bourgeais. La construction d’une seconde usine a donc débuté fin 2022, à Ste Hermine, à quelques kilomètres du premier site. » Sur l’exercice passé, le montant des investissements du groupe est stable, à 21 M€. Le directeur général a rappelé que Cavac allait, en 2023, entrer au capital de l’usine de trituration Olésyn Bio, à Thouars, aux côtés d’Avril et Terrena, comme cela avait été annoncé en juin 2022. Quant aux activités agroalimentaires (-1,3 %), elles se heurtent depuis début 2022 à la difficulté de devoir répercuter à la vente, les augmentations répétées du prix des ingrédients, des emballages, des coûts énergétiques.
Priorités multiples pour 2022/23
Pour la campagne à venir, Jérôme Calleau dévoile les enjeux prioritaires pour le groupe : « préserver les exploitations agricoles sur le territoire, travailler sur les problématiques sanitaires, de l’eau, de l’optimisation des intrants, trouver des solutions à la crise énergétique - un groupe de travail a d’ailleurs été constitué autour de cette thématique - et proposer des solutions autour du digital. »
Les chiffres de l’exercice 2021/22 :
- Chiffre d’affaires du groupe : 1,16 Md€ dont 48 % pôle animal, 38 % pôle végétal, 7 % agro-alimentaire, 5 % distribution verte, 2 % biomatériaux.
- Chiffre d’affaires de la coopérative : 911 M€
- Résultat net consolidé de 7,6 Mt (contre 10,2 M€ en n-1)
- Récolte 2021 : 874 000 t (+35 %), dont 579 065 t en collecte d’été
- Collecte bio 2021 : 83 000 t
- Collecte bio 2022 : 67 000 t
- Pôle animal : 48 % du chiffre d’affaires
- 21 M€ d’investissements