Terrena et Avril accueillent Cavac dans leur projet Oleosyn Bio
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Deux ans après la mise en service de leur usine Oleosyn Bio à Thouars dans les Deux-Sèvres, Terrena et Avril ont procédé à l’inauguration du site, le 22 juin. Un événement retardé à cause de la Covid mais qui permet, à date, de faire un premier bilan et d’évoquer les projets à venir, à commencer par l’arrivée prochaine de Cavac dans le capital.
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Olivier Chaillou, président de Terrena, Arnaud Rousseau, président d’Avril et Xavier Dorchies, DG délégué de Sofiprotéol. © AG[/caption]
Né de la volonté commune de Terrena et d’Avril (1) de contribuer à la structuration des filières d’huiles et de protéines bio en France, le projet Oleosyn Bio a vu le jour en 2020, sur un ancien site de nutrition animale de Sanders (filiale d’Avril), à Thouars dans les Deux-Sèvres. L’inauguration, décalée à cause des différents confinements, a eu lieu le 22 juin en présence de 120 personnes.
Des productions rémunératrices, locales
« Ce projet est une réponse collective pour participer à l’autonomie protéique de nos élevages et asseoir la souveraineté alimentaire de notre territoire, explique Olivier Chaillou, le président du groupe Terrena. Le tout, en bâtissant une filière rémunératrice et sécurisante pour nos adhérents. » Les contrats, actés pour trois ans, lient les productions animales et végétales au sein de nos régions : l’un des axes clés du projet Terrena 2030. En quatre ans, les surfaces de tournesol et de colza bio ont été multipliées par quatre. Aujourd’hui, beaucoup disent qu’il est impossible de produire du soja bio, rentable, dans notre contexte pédoclimatique. Je n’y crois pas. Il faut poursuivre les essais. »
Viser 100 % de soja origine France
Si le soja bio qui entre dans l’usine est aujourd’hui produit en France à 85 %, notamment en Nouvelle Aquitaine, « l’objectif est bien d’arriver à terme à 100 %, confie Arnaud Rousseau, président du groupe Avril. Ce projet est une réponse concrète aux différents plans protéines lancés par le gouvernement. Les fabricants d’aliments pour le bétail sont en attente de protéines locales, bio et tracées. » Pour Xavier Dorchies, directeur général délégué de Sofiprotéol, « cet outil participe aussi à réduire les aléas dans les chaînes d’approvisionnement des usines. Une sécurité et une visibilité, très recherchées notamment dans le contexte actuel. »
Cavac, nouveau partenaire pour une extension du site
Les différents partenaires se projettent déjà à moyen terme avec un second programme d’investissement, déjà acté, à hauteur de 5,5 M€, avec l’arrivée de Cavac comme actionnaire. L’enjeu : doubler la ligne de trituration en tournesol bio et passer de 13 500 t actuellement triturées à 28 500 t à l’horizon 2023. Pour Cavac, « cet engagement devrait, à terme, représenter 5000 ha de tournesol bio, produits chez 250 de nos adhérents », précise le directeur général Jacques Bourgeais. L’outil pourrait être encore amené à grandir. « Aujourd’hui, les tourteaux consommés par nos éleveurs sont produits à peine à 50 % dans nos usines, complète Olivier Chaillou. La marge de manœuvre est grande. »
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Les graines de colza, tournesol et soja (de g. à d.) sont valorisées en tourteaux et huile. © AG[/caption]
Huile alimentaire et tourteaux
Les quelques 27 000 tonnes de tourteaux produits chaque année (19 000 t de soja et 8 000 t de tournesol) sont consommés par les sites de production de nutrition animale bio de Terrena et de Sanders situés dans le grand Ouest de la France. Ils participent ainsi à la fabrication de plus de 135 000 t d’aliments. Les huiles bio sont quant à elles valorisées par les marques de Lesieur : « Isio 4 bio », « cœur de Tournesol bio » ou auprès de clients huiliers français et européens. Une petite partie de l’huile est également acheminée vers les usines de fabrication d’aliments pour le bétail.
(1) Sofiprotéol participe également au capital, dans une logique de structuration de l’ensemble des maillons de la filière bio française.
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L’usine Oleosyn Bio est implantée à Thouars, dans les Deux-Sèvres, sur un ancien site de Sanders (filiale d’Avril). © AG[/caption]
L’usine en chiffres
- Mise en service le 8 juin 2020
- 5,7 M€ d’investissement dont 1,186 M€ de la région Nouvelle aquitaine et 0,58 M€ du fonds avenir bio de l’Agence Bio.
- Capacité annuelle de trituration : 40 000 tonnes de graines oléagineuses bio dont 25 000 tonnes de soja (85 % d’origine française), 13 500 t de tournesol et 1 500 t de colza
- Ce qui correspond à 6 500 ha de tournesol et de colza bio et 8 300 ha de soja bio.
- 160 adhérents de Terrena alimentent l’usine en tournesol et en colza bio.
- Le soja bio provient à 85 % de Nouvelle Aquitaine : le reste, de l’importation, Italie, Togo et Bénin notamment.