Actura réunit 550 ATC pour préparer, ensemble, l’avenir
Le | Cooperatives-negoces
Créé en 2015, le réseau Actura a, pour la première fois les 5 et 6 octobre, organisé une convention pour les ATC de ses adhérents. 550 d’entre eux ont répondu présents. L’occasion pour les dirigeants d’Actura de présenter en détail le réseau et de détailler son projet Horizon 2030. Un futur où les ATC ont un rôle clé à jouer. Parmi les objectifs du réseau : faire évoluer le modèle semence, structurer le marché des biosolutions, renforcer la logistique… pour porter de la valeur ajoutée dans les fermes.
« Nous aurions dû le faire depuis longtemps, confie en préambule Éric Barbedette, directeur général d’Actura. Mais promis, nous le referons. » Pour cette première convention dédiée aux ATC, une centaine d’adhérents, sur les 140 que compte le réseau, était représentée les 5 et 6 octobre à Orléans : soit plus de 550 agents technico-commerciaux. En comptant les salariés d’Actura et ceux des 29 partenaires fournisseurs, ce sont près de 700 personnes qui se sont retrouvées sur chacune des deux journées.
Actura, au final peu connu des ATC
Pourquoi organiser un tel événement ? « Nous nous sommes aperçus que les ATC de nos adhérents connaissaient au final peu Actura, précise-t-il. Nous avons voulu leur expliquer, en détail, l’organisation du réseau, sa force et les outils déployés pour les aider à appréhender au mieux les évolutions de leur métier et plus largement, du monde agricole. » En filigrane de ces deux journées, un leitmotiv, « Agir ensemble pour s’adapter » ou comment asseoir le projet horizon 2030 d’Actura en s’appuyant sur le maillage terrain des ATC pour porter l’innovation et créer de la plus-value au cœur des exploitations agricoles.
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Christophe Mailly, directeur du réseau Actura rappelle que 90 % des agriculteurs font avant tout confiance à leur TC.[/caption]
La force du collectif au service de l’individualité
Au cours de cette convention, Actura n’a pas caché ses ambitions. « Rester sur le podium des différents marchés couverts, devenir l’un des leaders européen de la logistique, continuer à innover, développer les marchés des biosolutions et des semences… » listaient, tour à tour Christophe Mailly, directeur du réseau Actura et Ninon Taverne responsable marketing et innovations. Tout en ajoutant que « pour accompagner cette stratégie, votre rôle, en tant qu’ATC, est prépondérant. Ne l’oublions pas : 90 % des agriculteurs font avant tout confiance à leur TC. Vous êtes le moteur de notre réussite. L’avenir s’anticipe et doit se préparer tous ensemble. » Et Éric Barbedette d’ajouter : « le rôle d’Actura est de mettre la force du collectif au service de chacun d’entre vous. »
Structurer la mise en marché des biosolutions
Comment Actura s’adapte à ce changement de modèle ? « En testant, screenant…. pour proposer des solutions clés en main, par région, poursuit Ninon Taverne. Notre réseau Étamines, porté par 11 fermes, est à ce titre très précieux. Le plan marketing, défini à l’échelle nationale, est ensuite adapté à chaque bassin de production pour répondre aux spécificités de chacun. Bien évidemment, dans un contexte où la pression autour des produits phytosanitaires s’accentue, nous devons proposer des alternatives. Ainsi, l’enjeu est d’intégrer dès que possible des innovations si la pertinence de celles-ci est validée. Le marché des biosolutions, naissant, est par exemple encore peu structuré. Nous y travaillons via notamment notre concept SDCE. »
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Actura compte investir un nouveau métier, celui de producteur de semences. « Depuis l’automne dernier, nous avons déjà constitué un réseau de 50 agriculteurs multiplicateurs », explique Fany Bochereau, chef marché semences. © Montigny[/caption]
Faire évoluer le modèle semences
Autre marché en pleine évolution, celui des semences. « Ce marché est porteur d’innovations mais nous devons faire évoluer le modèle actuel, souligne Fany Bochereau, chef marché semences. Pour cela, plusieurs pistes : travailler sur la logistique en s’inspirant de ce que l’on fait pour les phytos, à savoir massifier les achats pour sécuriser les appros. L’enjeu est aussi de capter les variétés élites, par région, et d’investir un nouveau métier : celui de la production de semences. » Pour ce faire, Actura s’appuie déjà sur le partenariat existant avec Valfrance et poursuit le projet de création d’une usine, via sa filiale Agrasem. Si les travaux n’ont pas encore débuté - le lieu d’implantation de la future usine n’a toujours pas été dévoilé - la mise en service du site reste planifiée pour 2026. « Depuis l’automne dernier, nous avons constitué un réseau de 50 agriculteurs multiplicateurs, en céréales à paille et maïs dans un premier temps, précise-t-elle. Et pourquoi pas en blé dur s’il y a des engagements de la part des adhérents. » À l’image d’Olivier Bidault, dirigeant du groupe Issipa, ce projet motive les adhérents du réseau : « ce sera l’occasion d’être moins dépendant du système long, porté à plus de 90 % par les coopératives. » Cette année, 60 000 q de semences de céréales à paille ont été commercialisés, soit « 15 % de notre potentiel. »
Accompagner les ATC dans leur montée en compétence
À côté des biosolutions et des semences, le projet Horizon 2030 d’Actura mise aussi sur le déploiement de la supply chain et sur l’exploitation des données. Pour le premier point, Actura compte devenir un leader européen de la logistique, « en réfléchissant à la possibilité de construire une seconde plateforme, en France ou à l’étranger », confiait Frédéric Lanchais, responsable de la logistique. « La collecte et l’exploitation de données est un nouveau métier qui nous permettra de mieux accompagner les agriculteurs dans leurs prises de décision. Là encore, le rôle des ATC est prépondérant », précise Ninon Taverne. Actura est conscient que cela passera par un renforcement des compétences des ATC et une consolidation de leurs connaissances, notamment sur les dossiers réglementaires. Là encore, le réseau souhaite être à leurs côtés.
Actura en chiffre
- 140 adhérents
- Chiffre d’affaires 2022/23 : 552 M€ dont 415 M€ en protection des plantes (1ère place sur le podium des unions), 90 M€ en semences hybrides (2e place), 16 M€ en fourragères et couverts (4e place), 16 M€ en agri-équipement, 8 M€ en stimulateur du végétal et 7 M€ en nutrition.
- 5 régions : Centre Normandie (17 adhérents, 120 TC), Ouest (27 adhérents, 180 TC), Nord (14 adhérents, 150 TC), Est et Sud (83 adhérents)