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Agroécologie, Lorca étudie la vie du sol mais pas que !

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Depuis sept ans, Lorca et l’école nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires, Ensaïa, étudient, ensemble, la vie des sols. Le 4 mars, les étudiants ont restitué aux adhérents le contenu de leurs travaux. Morgane Pospiech, directrice productions végétales, a expliqué à Référence agro les divers projets agroécologiques de la coopérative.

Agroécologie, Lorca étudie la vie du sol mais pas que !
Agroécologie, Lorca étudie la vie du sol mais pas que !

« Le travail engagé avec l’Ensaia depuis 2016 autour de la vie du sol porte ses fruits et est amené à perdurer », explique Morgane Pospiech, directrice productions végétales de Lorca depuis février. Le projet de l’année 2021-2022, présenté début mars par les étudiants, a cumulé les données des six premières années d’étude. Un troisième partenaire, l’école des mines de Nancy, a été associé au développement d’un OAD. « Son rôle : identifier des leviers d’action pour que l’agriculteur améliore la vie de son sol, précise Morgane Pospiech. L’outil a été construit en s’appuyant sur les données de plus de 500 agriculteurs et en intégrant diverses situations : agriculture biologique, de conservation, conventionnelle, labour, non-labour, etc. » Expérimenté sur 34 exploitations, l’OAD sera lancé en juin auprès de tous les adhérents.

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Agroécologie, Lorca étudie la vie du sol mais pas que ! - © D.R.
Agroécologie, Lorca étudie la vie du sol mais pas que ! - © D.R.

Les étudiants de l’Ensaïa qui ont élaboré l’OAD avec Lorca et l’école des mines de Nancy. © Lorca[/caption]

Agriculture de conservation du sol : des échanges, mais pas un objectif en soi

« L’objectif n’est pas forcément d’orienter les agriculteurs vers un label comme l’agriculture de conservation des sols, indique Morgan Pospiech. Car d’une parcelle à l’autre, la qualité des sols n’est pas toujours suffisante pour maintenir des rendements constants. S’il y a le « bon » sol, la bonne portance, le bon matériel, nous irons peut-être vers l’agriculture de conservation. Dans le cas contraire, nous trouverons d’autres leviers : la vie microbienne, un travail du sol différent…»

Un groupe d’adhérents s’est structuré autour de l’agriculture de conservation. « Ils échangent sur les différentes pratiques, comparent ce qui marche bien chez les uns et vulgarisent ces questions dans des documents techniques relayés à tous nos adhérents. Et dans nos essais, nous avons toujours une approche vie du sol, soit en grande bande, soit sur parcelle », poursuit-elle. Depuis 2021, Lorca s’est aussi lancée dans la HVE. Toutes les exploitations sont en train d’être auditées pour évaluer leur éligibilité et l’intérêt des 1700 adhérents.

La priorité, dans les démarches agroécologiques, pour Lorca : trouver des débouchés

« Nous avons un vrai questionnement sur le carbone, mais nous sommes dans l’attente de débouchés, précise prudemment Morgane Pospiech. À ce jour, les choses sont encore opaques, et nous attendons qu’elles se décantent, via la nouvelle Pac notamment, pour aiguiller nos démarches. Il est évident que l’intérêt économique de nos adhérents dictera la suite à donner ou pas à ces dossiers. »

Une posture prudente et pragmatique, que la nouvelle directrice du pôle végétal souhaite porter. « J’espère poursuivre les projets déjà initiés, travailler sur les marchés, les débouchés, mais surtout, à court terme, rassurer nos adhérents quant aux incertitudes de l’actualité, et sécuriser l’approvisionnement et les débouchés en céréales. »