Au SIA, Dominique Chargé défend l’idée d’un « conseil global »
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Le président de La Coopération agricole, Dominique Chargé, a , le 26 janvier 2024 au Salon de l’agriculture, présenté 50 mesures pour sortir de la crise, regroupées sur la plateforme « Moins de complexité, plus de compétitivité ». L’occasion, pour Dominique Chargé, de plaider en faveur d’une réappropriation de la logique de conseil.
C’était l’un des enjeux prioritaires identifiés par Dominique Chargé, en début d’année, pour 2024. Le 26 février, le président de La Coopération agricole a officiellement présenté les 50 mesures de la plateforme « Moins de complexité, plus de compétitivité », portée par la fédération. « Nous sommes dans un étau qui coince la production agricole et l’industrie agroalimentaire entre la nécessité de mieux rémunérer les agriculteurs, et les injonctions liées au prix de l’alimentation, découlant des problématiques de pouvoir d’achat », résume Dominique Chargé.
Se réapproprier la logique du conseil
Parmi les mesures listées figure l’abrogation de la séparation du conseil et de la vente de produits phytosanitaires. Une demande déjà formulée par La Coopération agricole. « Deux missions parlementaires ont fait la démonstration que c’était une fausse bonne idée, dans la mesure où cette séparation aboutit souvent à ce que des agriculteurs soient privés de conseil », assure Dominique Chargé. Ce dernier plaide ainsi en faveur du déploiement d’un conseil global, nécessitant de se « réapproprier la logique de conseil sur l’ensemble de l’exploitation et de son système ». Un projet à ne pas confondre avec le conseil stratégique, supprimé dans sa forme actuelle le 12 février, prévient le président de LCA. « Nous ne voulons pas faire de conseil stratégique, appuie-t-il. Notre objectif est de faire du conseil spécifique, qui ne peut s’articuler qu’à travers une approche globale, en repartant de la mise en place des productions. »
Expérimenter des solutions alternatives
Pour accompagner cet effort, LCA renouvelle son souhait de mise en place d'un fonds pour la transition agroécologique. « Pour sortir du schéma de production actuel, reposant sur le chimique ou la mécanique, les agriculteurs doivent bénéficier d’un accompagnement global dès le choix de la parcelle, des rotations, de l’assolement, des itinéraires techniques, en privilégiant les solutions alternatives, poursuit Dominique Chargé. Beaucoup d’expérimentations sont à mener au sein des coopératives. » Pour l’heure, le montant de ce fonds n’est pas précisé, les calculs étant encore à finaliser. Mais la redevance pour pollutions diffuses est une piste de financement mise en avant.
Rendez-vous dans trois semaines avec Emmanuel Macron
Les mesures, divisées en trois grands axes (agriculteurs, coopératives, alimentation), concernent également le coût du travail (étendre aux coopératives le dispositif TO-DE), les simplifications administratives pour les installations, le développement d’une politique ambitieuse de fret ferroviaire et fluvial, la mise en opération du fonds IAA annoncé au Salon 2023 doté de 500 M€ pour moderniser les outils de production, relocaliser l’industrie des engrais en favorisant les investissements dans une nouvelle génération d’engrais verts, la création d’un observatoire de la souveraineté alimentaire pour les marques distributeurs, ou encore l’interdiction de la publicité comparative sur les prix alimentaires.
« Emmanuel Macron a exprimé, lors sa venue au Salon le 24 février, son souhait d’avoir une présentation en 4 ou 5 points de mesures concrètes pour sortir de la crise, rappelle Dominique Chargé. Voici les nôtres, que nous mettrons en avant lors du rendez-vous annoncé par le président, dans trois semaines, où il a convié les organisations professionnelles agricoles. Nous voulons qu’elles se traduisent par un cap et une trajectoire claire, avec des moyens adaptés. »