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Dominique Chargé fait le point sur les chantiers de l’année 2024

Le | Cooperatives-negoces

Dominique Chargé, le président de La Coopération Agricole, évoque les orientations et les défis majeurs pour l’année 2024. Il soulève trois axes : la séparation du conseil et de la vente, la planification écologique et la production alimentaire d’entrée et de moyenne gamme.

Dominique Chargé fait le point sur les chantiers de l’année 2024
Dominique Chargé fait le point sur les chantiers de l’année 2024

Il était moins une, mais le décret permettant l’adaptation du calendrier du conseil stratégique a été adopté le 26 décembre, et publié au journal officiel le 28. Un soulagement pour la filière, mais le problème demeure entier, selon Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, LCA. « Il reste un travail à faire sur les moyens alloués au CSP. Aujourd’hui, l’intérêt du conseil stratégique en termes de démarche de progrès n’est ni calé, ni perçu, confie-t-il à Référence agro. Les conclusions du rapport Potier sur Ecophyto montrent qu’il faut revenir dessus, pour que les distributeurs puissent faire du conseil, évidemment encadré, agréé et avec des objectifs de résultat. »

LCA souhaite revenir sur la séparation du conseil et de la vente

Pour le président de la Coopération agricole, l’un des objectifs de l’année 2024 sera de trouver « une formule intelligente » permettant le rétablissement d’un conseil spécifique porté par les techniciens des coopératives, et donc revenir sur la séparation du conseil et de la vente. « Notre problème est de trouver un support réglementaire adéquat » pointe-t-il. Le ministre de l’Agriculture, en marge de l’assemblée générale d’Axéréal, avait avancé la possibilité pour les députés de faire une proposition de loi allant dans ce sens.

La planification écologique pour trouver un consensus

Parmi les autres chantiers de l’année 2024, Dominique Chargé cite : la souveraineté alimentaire, la transition agroécologique, le changement climatique, le renouvellement des générations, la compétitivité des filières, etc. « Nous comptons beaucoup sur la mise en œuvre de la planification écologique pour être le lieu d’un consensus, précise-t-il. Pour produire de la biomasse, il faut d’abord continuer à produire. Nous travaillons autour des solutions alternatives aux intrants de synthèse et sur l’exécution du plan eau. » Le dossier de l’eau occupe la Coopération agricole. Un décret concernant la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation a été publié fin décembre, tandis que celui pour les industries agroalimentaires est toujours attendu.

Redonner des moyens de production pour l’entrée et la moyenne gamme

Enfin, le président de la Coopération agricole déplore également le manque de capacité de production française pour les produits d’entrée et moyenne gammes. « La France a, pendant plusieurs années, adopté une stratégie de montée en gamme de ses produits alimentaires. Face aux problématiques de pouvoir d’achat et d’inflation, cette stratégie montre ses limites, et les produits d’entrée et de moyenne gamme sont désormais majoritairement importés. Nous devons réfléchir à l’inversion de cette trajectoire. »