Biointrants, EMC2 détaille sa mobilisation dans le cadre du contrat de filières du Grand Est
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EMC2 s’est engagée dans le contrat de filières, porté et lancé par le Grand Est en septembre 2022, pour déployer massivement les biointrants dans la région. La coopérative participe dans ce cadre à plusieurs groupes de travail, notamment sur la constitution de fermes pilotes, et ne cache pas ses attentes pour ce projet. Explications avec Mathias Sexe, directeur agronomie et développement chez EMC2.
Début septembre 2022, à la foire de Châlons, ils étaient 35 partenaires à signer un contrat de filière visant à faire expérimenter au moins un biointrant, d’ici à 2027, à 80 % des agriculteurs du Grand Est. Tout comme la Chambre d’agriculture régionale, la coopérative EMC2 fait partie des structures s’étant engagées dans la démarche. « Depuis dix ans, nous agissons pour le développement des biosolutions, cela fait partie de nos objectifs stratégiques, explique Mathias Sexe, directeur agronomie et développement de la coopérative. Si cela peut créer des synergies et des opportunités en faveur de leur déploiement, tant mieux ! »
Faciliter la mise en marché des biointrants
Les travaux menés par EMC2 portent notamment sur le volet amont, pour accroître le nombre de solutions disponibles. Des partenariats sont en train d’être mis en place avec des metteurs en marché. Le directeur agronomie insiste néanmoins sur les difficultés rencontrées. « Cela pourrait être plus simple. Nous réalisons que la mise en marché des biointrants est compliquée et coûteuse. Nous en sommes à cette étape et nous calons un peu. » Selon une étude que la coopérative a fait réaliser auprès d’un cabinet de conseil, le processus nécessaire à la validation d’un produit aux niveaux européen et français, nécessiterait un budget de près d’1,5 M€ et entre sept et huit ans de travail. « Nous espérons que le contrat de filières permettra de faciliter cela », pose Mathias Sexe.
Un projet de mise en œuvre de fermes pilotes
La coopérative sera, par ailleurs, investie de manière très concrète dans les travaux menés dans le cadre du contrat de filières. Une petite dizaine de sous-groupes de travail a ainsi été constituée, dans lesquels les signataires sont libres de participer. EMC2 est membre de trois d’entre eux. Le premier consiste à établir une « bibliothèque de solutions », autrement dit, identifier les itinéraires techniques et les conditions dans lesquels les biointrants fonctionnent. Le deuxième concerne la constitution de groupes pilotes. Dans ce cadre, la coopérative participe à la réponse à l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs territoriaux », porté par la Banque des territoires, pour mettre en place des fermes pilotes. (1) La réponse est attendue pour le mois de mars. « Cela va concerner, dans un premier temps, un petit groupe d’agriculteurs (2) car le but est de réaliser des diagnostics assez pointus et de les suivre dans le temps, précise Mathias Sexe. Le groupe pourra par la suite être élargi. »
Création d’indicateurs de suivi
Enfin, le dernier sous-groupe auquel participe EMC2 concerne la création d’indicateurs de suivi.
Si les défis à relever ne sont pas des moindres, le directeur agronomie de la coopérative se montre optimiste. « Si nous recevons de l’aide au niveau de l’amont, pour la mise en marché, et si nous facilitons le déploiement de ces spécialités avec les fermes pilotes, cela sera synonyme de 100 % de réussite pour nous ! »
(1) Un second dossier a été déposé dans le cadre de cet appel à projets, mais ne s’inscrivant pas dans le périmètre du contrat de filière. Il concerne l’agroécologie de précision et la modulation intraparcellaire. Le Grand Est, Bioline et Be Api sont partenaires.
(2) EMC2 compte 15 groupes pilotes, réunissant environ 200 agriculteurs.