Dans le Grand Est, la Chambre mobilisée pour déployer les biointrants
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Mettre en place des fermes pilotes d’expérimentation : c’est l’objectif de la Chambre d’agriculture du Grand Est, pour soutenir l’ambition de la Région de déployer massivement les biointrants. L’heure est désormais à la recherche de financements, pour débuter les actions de terrain début 2023. Explications avec Véronique Laudinot, animatrice Ecophyto à la Chambre régionale.
Porté par la Région, un contrat de filière, lancé en septembre, doit permettre à 80 % des agriculteurs du Grand Est d’expérimenter au moins un biointrants d’ici à 2027. La Chambre d’agriculture régionale fait partie des nombreux signataires de cette initiative. « Notre ambition est d’accompagner ce changement », résume Véronique Laudinot, animatrice régionale Ecophyto à la Chambre du Grand Est. L’organisation est en phase de définition de son projet pour participer à cette initiative régionale. Celle-ci devrait notamment consister en la mobilisation de groupes d’agriculteurs. « Nous avons la compétence d’amener des groupes d’agriculteurs innovants et de déployer une sorte de conseil stratégique, différent du CSP, à l’échelle du système de culture », poursuit l’animatrice régionale Ecophyto.
Mobilisation des groupes Dephy et 30 000
Pour cela, le réseau des Chambres d’agriculture du Grand Est pourra puiser dans le vivier des 3000 agriculteurs accompagnés par ses soins dans le cadre de groupes innovants. « L’idée est d’avoir des fermes pilotes en expérimentation, en s’appuyant par exemple sur le réseau des fermes Dephy, qui ont déjà mené des réflexions sur l’intégration du biocontrôle », explique Véronique Laudinot. Les groupes 30 000 pourront aussi être mis à contribution. L’ensemble des produits constituant la famille des biointrants pourra être amené à être testé. « Il y a une forte demande des producteurs sur ces produits, à nous de déterminer avec eux les bonnes conditions d’utilisation », glisse l’animatrice régionale Ecophyto.
Viticulture et grandes cultures en première ligne
Les travaux porteront dans un premier temps sur les filières viticulture et grandes cultures. « Les autres filières ne seront pas oubliées, mais il faut bien commencer quelque part ! », sourit Véronique Laudinot. Les critères de sélection des parcelles sont encore à l’étude, pour assurer la représentativité. En ce qui concerne les exploitants eux-mêmes, l’animatrice régionale Ecophyto assure que le recrutement ne devrait pas être un problème : « Nous nous sommes rapprochés des ingénieurs du réseau Dephy pour tester l’intérêt de leur groupe, il y a une vraie volonté de participer. »
Passage à l’action début 2023
La priorité est désormais de trouver des financements. La Chambre prévoit ainsi de répondre à plusieurs appels à projets. L’objectif affiché est de commencer le déploiement des actions concrètes au début de l’année 2023. Les réunions se poursuivent par ailleurs entre les différents partenaires pour construire les contours de ce projet sur le terrain. « Nous ne sommes pas tout seul, nous allons travailler avec la distribution et les instituts techniques qui sont aussi partenaires de ce contrat de filière », souligne Véronique Laudinot.