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Un contrat de filière pour déployer massivement les biointrants d’ici à 2027 dans le Grand Est

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Permettre à 80 % des agriculteurs du Grand Est d’expérimenter au moins un biointrant d’ici à 2027 : c’est l’objectif du contrat de filière signé le 6 septembre par 35 partenaires, à la foire de Châlons. La Chambre, des coopératives et négoces, des instituts techniques, des firmes et des organisations professionnelles figurent parmi les signataires.

Les signataires du contrat de filière biointrants, le 6 août, à la foire de Châlons. - © D.R.
Les signataires du contrat de filière biointrants, le 6 août, à la foire de Châlons. - © D.R.

« Nous sommes confortés dans ce que nous voulons faire », se réjouit Philippe Mangin. Le vice-président de la Région Grand Est, en charge de la bioéconomie, commentait la signature, le 6 septembre à la foire de Châlons, d’un contrat de filière biointrants. 35 partenaires y ont apposé leur signature. Parmi eux, la Chambre d’agriculture régionale, l’Afaïa, Arvalis, BASF, EMC2, IBMA, Inrae, InVivo, La Coopération agricole, la Fédération du négoce, Soufflet, Vivescia ou encore Terres Inovia. Tous sont mobilisés pour atteindre l’objectif fixé par la charte : permettre à 80 % des agriculteurs de la région d’avoir expérimenté au moins un biointrant sur leur exploitation, à horizon 2027. Pour soutenir cette ambition, la Région a prévu une enveloppe de 5 M€/an.

Mieux accompagner les processus d’homologation des biointrants

L’organisation de quatre ateliers a permis de recueillir 350 contributions. Concrètement, la charte détaille dix grandes actions à déployer, notamment en termes de gouvernance, pour rapprocher les mondes académique et industriels ; la mise en place de fermes vitrines et d’espaces de démonstration, pour vulgariser les enjeux liés aux biointrants ; la formation et la communication ; ou encore l’élargissement de l’offre via l’accélération de la recherche, un meilleur accompagnement des processus d’industrialisation et d’homologation. Pour ce dernier sujet, la création d’un groupement d’intérêt économique, GIE, ou d’une organisation spécialisée pour mieux accompagner les acteurs dans ce processus est envisagée. « Nous sommes persuadés que les biointrants sont un levier positif pour répondre aux attentes sociétales, aux objectifs de la prochaine Pac ou aux stratégies nationales comme Ecophyto », assure Philippe Mangin. Les efforts seront concentrés en priorité sur les cultures dominantes en Grand Est, comme le colza ou la betterave.

Mobilisation des chambres et de la distribution agricole

À l’occasion de cette signature, les acteurs du conseil agricole ont renouvelé leur soutien à cette initiative. « Nous sommes prêts à mobiliser des groupes d’agriculteurs pour porter les ambitions de ce contrat », indique Maximin Charpentier, président de la Chambre d’agriculture Grand Est. « Nous avons notre carte à jouer, les coopératives de la région ont tout de suite signé, rappelle pour sa part Benoît Piétrement, président de Novagrain. Les agriculteurs doivent mieux connaître ces solutions, c’est le rôle du conseil. Nous voulons être moteurs, nous réfléchissons à organiser conjointement avec le négoce agricole des formations. »

Une version préliminaire de la charte avait été signée un an plus tôt, par 25 structures. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie bioéconomie du Grand Est, adopté en octobre 2019. Son objectif : faire de la région un territoire de référence en la matière.