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CAPL (49), un bon exercice, indispensable pour tenir en 2023

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La CAPL (49) a présenté de bons résultats pour 2021 - 2022. Une base essentielle, selon les dirigeants, pour tenir dans les prochaines années qui s’annoncent plus difficiles. Elle renforce par ailleurs son service agronomique, notamment dans le numérique et la fertilité des sols.

L’équipe dirigeante de la CAPL, de gauche à droite : Jean-Michel Mignot, directeur, Frédéric Acker,  - © D.R.
L’équipe dirigeante de la CAPL, de gauche à droite : Jean-Michel Mignot, directeur, Frédéric Acker, - © D.R.

Une semaine avant son assemblée générale, qui se tiendra le 13 décembre à Angers, la CAPL (49) a présenté le 7 décembre des résultats positifs pour l’exercice 2021/22. « C’est de bon augure, se félicite Jean-Michel Mignot, directeur de la CAPL. Nous espérons que cela sera suffisant pour tenir l’année prochaine. Car 2022/23 se profile sous d’autres hospices : moins de collecte, ainsi qu’une facture énergétique et des taux d’intérêt qui augmentent. »

Plus précisément, le chiffre d’affaires 2021/22 est en hausse de 23 %, dont la moitié est attribuée à l’inflation. L’autre part s’explique notamment par une augmentation de 14 % de la collecte de céréales, qui s’élève à 313 000 tonnes. Sur l’agrofourniture, ce sont, sans surprise, les fertilisants qui progressent le plus, notamment les engrais azotés.

Ajustements entre le maïs et le tournesol

Les ventes de semences sont à l’étale : tandis que les volumes en oléagineux affichent une augmentation de 20 %, ceux en céréales sont stables (- 1 %) et reculent en maïs (- 4 %), notamment sur le grain. « Il y a eu des ajustements entre le maïs et le tournesol, qui nécessite moins d’engrais et d’eau, explique Frédéric Acker, le nouveau directeur adjoint de la CAPL. Nous voyons cette tendance depuis deux à trois ans. Elle devrait se poursuivre sur 2023. » Quant aux produits de santé du végétale, ils sont également orientés à la hausse, avec une part de biocontrôle qui représente 14 % du total de l’activité. « Ils pèsent 30 % de l’activité des cultures pérennes, précise le directeur adjoint. Si nous avions une offre aussi solide en grandes cultures, ils atteindraient ce niveau. »

Les surfaces de quinoa diminuent

L’année 2022 a été moins florissante. La CAPL prévoit ainsi une baisse de la collecte de 50 à 55 000 tonnes, avec une diminution entre 8 et 10 % sur les céréales à paille, une stabilité sur les tournesols dont les surfaces progressent pourtant de 20 %. « Sur les maïs, c’est la catastrophe, reconnaît Frédéric Acker. Les rendements ont été divisés par deux ! » Si la CAPL poursuit sa politique de diversification des productions végétales, avec notamment le sarrasin et le quinoa, les surfaces se réduisent : elles passent de 4200 hectares en 2021 à 3200 hectares en 2022 environ. « Nous avons dû réajuster nos prévisions, notamment sur le quinoa, du fait d’un marché moins dynamique que ce qu’il a pu être », note Christian Blet, président de la CAPL.

Une valorisation faible des démarches bas-intrants en grandes cultures

La coopérative poursuit également le développement des pratiques limitant le recours aux produits phytosanitaires classiques. La dynamique est bien enclenchée sur la Haute valeur environnementale en vigne : 95 % des apports dans la cave sont en HVE. Elle l’est moins sur les grandes cultures. « Les marchés ne le valorisent pas, nous ne pouvons pas promettre une rémunération supplémentaire », déplore Jean-Michel Mignot. En 2022, la coopérative a mené avec la Chambre d’agriculture une expérimentation « Blé zéro phyto », sans trouver de marché. « Alors que techniquement nous savons faire, explique Christian Blet. C’est frustrant. » Si les filières biologiques souffrent, avec une collecte 2022 en baisse, de 14 000 tonnes à 9 à 10 000 tonnes, la CAPL ne se décourage pas et continue d’investir. Deux millions d’euros sont prévus pour moderniser le silo Biograins.

Moderniser les silos

Côté investissements, la CAPL engage 3 à 4 M€, sur trois ans, pour moderniser ses silos en matière de gestion de poussières, trieurs optiques, baisse de la facture énergétique. Grâce au financement participatif, la création d’un outil de traitement multi espèces (quinoa, lentilles, pois chiche, millet, psyllium, œillette, épeautre, sarrasin) à Longué-Jumelles (49) est en bonne voie. Il devrait pouvoir recevoir et sécher le quinoa au premier trimestre 2023, et être pleinement opérationnel en 2025.

Trois nouveaux conseillers « agro-services »

Pour mieux accompagner les agriculteurs, la CAPL a renforcé en 2022 son service agronomique, avec deux axes : le numérique et la fertilité des sols. Trois postes de conseillers, nommés « agro-services » ont été créés au printemps et à l’été, occupés par Benoît Calmès, Clément Lormier et Sidonie Tertrait. Les trois conseillers vont proposer en 2023 deux nouveaux services pour suivre l’état minéral de la plante en continu : l’analyse de l’azote potentiellement minéralisable (APM) et le plan de fumure Haute valeur agronomique. « Nous réalisons actuellement un gros travail de screening de l’offre numérique », précise Frédéric Acker. La CAPL a mis en place cet été une plateforme de démonstration de couverts végétaux, temporaires et permanents, que les agriculteurs ont eu l’occasion de découvrir le 8 décembre.

Quid de la facture énergétique ? Ayant négocié ses contrats jusqu’au 31 décembre 2022, la CAPL prévoit les conséquences de la hausse des prix de l’énergie en 2023. La facture d’électricité s’élève à 750 000 euros. « Si nous ne sommes pas très énergivores, nous pouvons toutefois nous prendre un billet supplémentaire de 500 000 euros », indique Jean-Michel Mignot.


La coopérative en chiffres, exercice 2021/22

  • CA de 247 M€ (+ 23 %)
  • Résultat net : 3,02 M€ (+ 36,7 %)
  • CA agrofournitures de 134 M€ (+ 18 %, + 3 % hors inflation) dont 26,5 M€ en santé végétale (+ 16 %), 26,3 M€ en fertilisants (+ 31 %), 8,75 M€ en semences (+ 1 %), 9,6 M€ en fourniture viticoles et arboricoles (+ 16 %),.
  • CA collecte de 107,7 M€ (+ 25 %), avec 313 000 tonnes en 2021 (+ 14 %), dont 165 000 t en blés tendres (+ 26 %), 54 000 tonnes de maïs (+ 1,9 %), 30 000 t d’oléagineux (- 6,2 %), 25 000 t d’orge (+ 13 %), 6000 t de blé dur (+ 31 %).