Soil Capital, 700 000 euros de certificats carbone vendus
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Alors que l’entreprise s’apprête à verser aux 150 agriculteurs déjà engagés leur première rémunération, Soil Capital souhaite attirer jusqu’à 1000 exploitants pour sa deuxième saison. Face à d’autres démarches focalisées sur l’agriculture bas carbone, elle insiste sur sa dimension internationale.
Alors qu’au niveau européen, le sujet de l’agriculture bas carbone progresse, en France, des dynamiques sont déjà à l’oeuvre. Soil Capital peut en témoigner. Les 150 agriculteurs engagés il y a un an s’apprête à recevoir leur première rémunération. « Nous avons vendus pour 0,7 million d’euros de certificats carbone aujourd’hui, avec une fourchette d’achat en moyenne autour de 40 euros », précise Macha Bertrand, en charge de la gestion des partenariats chez Soil Capital, lors d’un webinaire organisé le 10 février. Ces certificats reconnaissent des réductions d’émissions au sein d’une filière et se distinguent donc des crédits carbone. « L’industrie ne peut pas acheter les certificats des agriculteurs pour compenser ses émissions », précise Macha Bertrand.
Accès au marché carbone international
Le marché volontaire est encore relativement jeune, mais Soil Capital n’est pas la seule structure à l’avoir investi. Face au label bas-carbone, soutenu par des démarches comme celles portées par Rize ou CarbonExtract, Soil Capital insiste sur sa dimension internationale. « Nous sommes conformes à une norme ISO nous permettant d’accéder au marché carbone international, c’est ce qui fait notre différence. » L’entreprise est par ailleurs partenaire de South Pole pour la commercialisation des certificats carbone, une structure pionnière dans la vente de certificats carbone issus du secteur agricole. Les inscriptions pour la seconde saison de l’opération sont ouvertes jusqu’à la fin du mois. 410 exploitants ont déjà rejoint la démarche. « Nous sommes capables d’accueillir jusqu’à mille exploitants, rappelle Macha Bertrand. Ceux qui rejoindront cette saison percevront leur première rémunération en 2023. »
Un projet pilote avec Kellogg’s sur la pomme de terre
Soil Capital compte néanmoins déjà plusieurs partenaires, notamment dans la distribution agricole. « Notre réseau de négoces et coopératives ne cesse de grandir », glisse Macha Bertrand. Axéréal, Terres Atlantique ou Centre Ouest Céréales se sont associés à l’entreprise. La démarche vient par ailleurs de lancer un programme avec Kellogg’s, réunissant dix producteurs de pommes de terre en France et en Belgique. « Nous en sommes à la mesure de l’empreinte carbone de ce groupe d’exploitants », indique Macha Bertrand. Les agriculteurs s’engagent « à réduire leur émissions de gaz à effet de serre et adopter des pratiques agricoles plus durables », explique Kellogg’s dans un communiqué. C’est le premier projet sur pomme de terre de la démarche Origins du groupe, dans le cadre duquel plus de 430 000 agriculteurs sont accompagnés dans le monde. Les deux autres projets européens concernent le riz en Espagne, et le blé au Royaume-Uni.