Dans ce contexte perturbé, Terrena poursuit mais ajuste sa trajectoire
Le | Cooperatives-negoces
Avec près de 5 Mds€ de chiffre d’affaires réalisés en 2021, le groupe Terrena se porte bien. Mais les projections pour 2022 se veulent réalistes : la guerre en Ukraine, la grippe aviaire et les suites de la Covid pèseront sur les performances à venir. Pour autant, le projet Terrena 2030, lancé il y a un an, reste d’actualité et dévoile même ses premiers succès. Le point avec le président et le directeur général.
Pour la troisième année consécutive, le groupe Terrena présente des résultats en progression, malgré le contexte chahuté de ces derniers mois. « Des bilans dressés au 31 décembre 2021, précise Alain Le Floch, le directeur général, lors d’une conférence de presse le 3 mai, organisée au siège du groupe. Pour 2022, l’impact de la guerre en Ukraine et de la grippe aviaire devraient, à coup sûr, dégrader nos performances. Pour autant, la trajectoire du groupe, inscrite dans le programme Terrena 2030, reste inchangée, même si certains projets seront décalés dans le temps. Sur 2021, les investissements ont été réduits à la marge : le faible endettement du groupe nous laisse de la souplesse. Les plans de transformation amorcés depuis trois ans portent leurs fruits. »
Un chiffre d’affaires coopérative à 1,83 Md€
Au 31 décembre 2021, le groupe Terrena pèse 5 Mds€ de chiffre d’affaires, en hausse de 5 % sur un an. « Cette progression est portée par les activités d’agro-fournitures et de collecte pour moitié, et par les activités de transformation agroalimentaire pour l’autre moitié, poursuit-il. À noter les bons résultats enregistrés par Galliance, la filière volailles du groupe. » Côté coopérative, le bilan est plus mitigé en collecte céréales, avec une moisson 2020 en recul à 1,9 Mt, et une moindre performance en maraîchage. Le chiffre d’affaires coopérative progresse de 72 M€ en un an, à 1,83 Md€.
Guerre en Ukraine, grippe aviaire, Covid… des conséquences palpables pour Terrena
Bien évidemment, directeur général et président ont évoqué l’actualité : guerre en Ukraine, grippe aviaire et suite de la Covid. « Comme toute entreprise, nous sommes touchés par la hausse du prix de l’énergie, des matières premières, de la logistique, par les difficultés d’approvisionnement de certains emballages, indispensables au bon fonctionnement de nos usines, liste le directeur général. Nous nous adaptons. » Si les fondamentaux de Terrena ne sont pas remis en question, le groupe évoque « une trajectoire financière décalée dans le temps. »
Tous les élevages de volailles ne repartiront pas
La grippe aviaire reste un réel sujet d’inquiétude, même si un ralentissement des contaminations semble s’observer dans les zones couvertes par Terrena. « Mais les conséquences sont déjà palpables pour cette activité qui représente 20 % du chiffre d’affaires du groupe, confirme le directeur général. 900 éleveurs touchés, une activité de nos cinq abattoirs de Vendée, Loire-Atlantique et Deux-Sèvres réduite à 20 ou 30 %, des ateliers de découpe au ralenti et 1600 salariés mis en activité partielle. » Le groupe espère une reprise d’activité normale pour la fin de l’année. « La question est désormais de savoir si tous les éleveurs reprendront leur atelier car le traumatisme est réel », confie Olivier Chaillou, le président du groupe.
Premiers succès du projet Terrena 2030
Olivier Chaillou a détaillé les premiers succès du projet Terrena 2030, dévoilé il y a un an : lancement de Terrena Pro, la nouvelle enseigne de distribution agricole ; le découpage de la vie coopérative en 15 bassins de développement ; le soutien à 786 jeunes installés ; des aides pour sécuriser l’installation de nouveaux ateliers ; la poursuite du développement de filières sous contrats (59 % des productions)… Le directeur a par ailleurs confirmé que le groupe cèderait bien, fin juin, sa filiale machinisme à BPM Group. « L’évolution de la stratégie de John Deere, avec l’idée de bâtir des concessions plus grandes, en passant de 50 à 15 à l’échelle nationale, ne collait pas avec les objectifs du projet Terrena 2030. »
Investir dans des projets structurants à l’échelle du territoire
En 2021, le groupe a investi 110 M€ : un chiffre en hausse de 28 M€ en un an. « L’enjeu est de recréer de la richesse sur le territoire en misant sur des projets structurants », confie Alain Le Floch. Parmi eux, la modernisation ou l’installation de lignes de production sur différents sites de Galliance et la mise en place d’un traitement thermique sur le site de nutrition animale de Teillé (49) pour renforcer la sécurité sanitaire des aliments bio produits. Autre initiative à venir : la mise en place, dès le mois de juin du nouvel intranet pour les adhérents. La modernisation des sites qui passeront sous l’enseigne Terrena Pro va se poursuivre. De 11 magasins actuellement, le groupe vise 70 à moyen terme. Le groupe espère également pouvoir ouvrir son nouvel abattoir d’Ancenis à l’automne 2022.
Tassement de la dynamique en bio
Quant à l’activité bio, même si le chiffre d’affaires a progressé de 24 % en 2021, Alain Le Floch reconnait « un tassement de la dynamique avec une baisse sur certaines activités, notamment en lait. Mais en céréales, il y a de la marge. Nous visons une autoconsommation de 68 % pour les élevages. Nous n’en sommes qu’à 40 % aujourd’hui. » Le groupe reste sur son objectif de 130 conversions par an, toutes productions confondues.
À noter que le groupe tiendra son assemblée générale le 31 mai, à Angers.
Terrena en chiffres
- Le groupe :
- Au 31 décembre 2021, chiffre d’affaires de 5 Mds€ (contre 4,76 en 2020, soit une hausse de 5 %)
- Ebitda : 137 M€, + 21 % en un an
- Résultat net de 12,5 M€, contre 2,1 M€ en 2020
- Ebitda d’Elivia, en hausse de 17 %
- Ebitda de Galliance, en hausse de 127 %
- La coopérative :
- 1,829 Md€ (1,757 Md€ en 2020)
- Résultat net de 1,8 M€