Dijon céréales déploie ses projets d’énergie renouvelable

Si la collecte 2020/2021 a été décevante pour Dijon Céréales, cela n’a pas empêché la coopérative de maintenir un résultat positif, notamment grâce à l’activité florissante des espaces verts, jardinerie et de sa branche énergie. C’est d’ailleurs sur cette dernière activité que Dijon Céréales a mené de nombreux investissements, et qu’elle compte déployer chez ses adhérents.

Premiers semis de seigle pour la méthanisation

La coopérative poursuit notamment Sécalia, son projet de méthanisation végétale, qui s’appuie sur des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cives), en l’occurrence, le seigle. 900 ha ont été semés au mois d’octobre, chez 85 adhérents. Le lancement industriel du site de méthanisation de Châtillon-sur-Seine est programmé pour le printemps 2023 et devrait concerner 150 agriculteurs, pour un volume de seigle compris entre 150 et 200 000 tonnes par an. « C’est un projet vertueux, qui permet un allongement des rotations et un bilan carbone satisfaisant. Le gaz vert sera directement injecté dans les tuyaux pour être consommé localement », explique Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC. L’investissement pour le projet est de 70 M€.

Autre dossier, le développement de micro-méthaniseurs en voie liquide et sèche. Une vingtaine de sites devrait voir le jour par an, au sein de l’Alliance BFC (Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre Comtoise). Les adhérents pourraient en tirer entre 15 et 20 000 euros par an.

Développement de l’agrivoltaïsme

L’Alliance BFC s’est aussi penchée sur l’agrivoltaïsme, au travers de deux technologies qui pourraient être déployées début 2022 : des panneaux développés par Total énergies, sur un format palissade, espacés de 10 mètres et entre lesquels les cultures sont plantées, et des panneaux développés par TSE et situés à cinq mètres du sol. Le projet a un potentiel régional de 2000 à 3000 ha, permettrait un retour de 15 000 euros par an à l’agriculteur et est soumis à des garanties de 40 ans. Le démonstrateur agrivoltaïque de Channay a été inauguré le 21 octobre. D’une surface clôturée de 4,5 ha, pour 0,82 ha de panneaux photovoltaïques, cette installation a une puissance de 237 kWc.

Le montant du projet de Total Energies est de 300 000 €/ha, et de 800 000 €/ha pour TSE. Les investissements, qui pourraient dépasser le milliard d’euros, seront portés par les sociétés photovoltaïques, l’Alliance, voire des actifs bancaires.

Réorganisation de la RSE et de la R&D

Outre les projets de développement de la coopérative, une réflexion a été menée en interne, et avec l’Alliance BFC. « Nous avons réorganisé le groupe Dijon Céréales en trois grands pôles, explique Christophe Richardot. Christian Loyal coordonne le pôle agriculture, Simon Bilbot le pôle distribution, et Sylvain Baudry le pôle logistique, transformation et énergies. »

L’Alliance BFC a décidé de mettre en commun un certain nombre de ses actifs. « Trois axes ont été élaborés lors d’un séminaire très stratégique qui s’est déroulé en septembre, a indiqué le DG de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC. Nous avons décidé de mutualiser notre R&D, de structurer notre RSE et de lancer une marque commune, Nous Autrement. » Un système informatique commun aux trois coopératives est en préparation et les équipes R&D et RSE ont été réunies au sein de l’Alliance.

Dijon Céréales en chiffres

- 2500 livreurs de céréales

- 3000 acheteurs appro

- 200 000 ha dont 122 000 de céréales et 70 000 ha de blé

- 200 agriculteurs en bio, soit 35 000 ha

- Collecte 2020/2021 : 748 000

- Collecte prévisionnelle 2021/2022 : 880 000

- CA coopérative 270,3 M€

- CA Groupe 1,4 M€

- Résultat économique de la coopérative 378,5 M€

- Investissements : 2,8 M€