DuranSia prend le dossier carbone à bras le corps

La coopérative provençale DuranSia, qui, depuis décembre, rassemble GPS et Alpesud, vient de lancer un projet autour de la captation et de la rémunération du carbone de ses adhérents. Pour ce faire, elle s’est entourée de quatre partenaires : Arvalis, Agrosolution, CO₂responsable, une entreprise à mission qui identifie et représente des projets agricoles bas carbone et la société de cosmétique L’Occitane en Provence, qui paie aujourd’hui un impôt sur 9000 tonnes de carbone.

« L’Occitane s’est engagée à acheter les crédits carbones de nos adhérents, explique Didier Marie, DG de DuranSia. J’ai souhaité qu’Agrosolution fasse partie de l’aventure en raison du niveau de compétence élevé de ses équipes et du travail déjà mené avec Arvalis sur ce sujet. Enfin, CO₂Responsable représente un rouage important pour la coordination administrative et les relations économiques entre les différents acteurs. »

1,5 million d’euros sur quatre ans

Coût du projet : 1,5 million d’euros sur quatre ans, qui couvrent principalement le recrutement de quatre ingénieurs agronomes pour ce projet. « Un travail de formation va être mené par Agrosolution auprès de nos adhérents, de nos équipes terrain, mais aussi de nos 17 commerciaux, qui ne coordonnent pas ce processus mais devront en faire la promotion », indique Didier Marie.

Le directeur de la coopérative a déposé au début de l’été un dossier auprès du conseil régional de Paca pour obtenir un financement de 80 % du projet. La région Sud affiche ses ambitions : être la première région française neutre en carbone en 2050. Un Plan climat a d’ailleurs été signé, prévoyant un investissement de près de 4 milliards d’euros sur la période 2021-2026 pour décarboner la région.

Après les grandes cultures, la vigne et les plantes à parfum

Selon Didier Marie, les adhérents de la coopérative ont déjà manifesté un intérêt pour le projet, mais les volumes prévus et le nombre d’agriculteurs engagés seront définis et rendus publics une fois la labellisation obtenue. « Nous allons déjà utiliser les outils d’Agrosolution et mener un travail agronomique pour adapter la méthode bas carbone qui vient d’être publiée à nos conditions pédoclimatiques, économiques, à nos assolements variés. Ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais un vrai gisement de valeur. » Après les grandes cultures, DuranSia élargira le projet à la vigne, dont la méthode est en train d’être élaborée par les instituts. « Ce qui chez nous est aussi important, ce sont les plantes à parfum, ajoute Didier Marie, et je sais qu’un travail est en cours à ce sujet. »

DuranSia en chiffres

■ 1800 agriculteurs

■ 11 000 hectares dont 17 % en bio

■ 145 salariés

■ 32000 tonnes de céréales dont 2000 bio

■ 50 M€ de chiffre d’affaires