Eureden mise sur l’innovation
Le | Cooperatives-negoces
Eureden a présenté sa stratégie d’innovation lors d’une conférence de presse le 23 mars. Un événement organisé à l’occasion de sa semaine de l’innovation, du 22 au 31 mars. Plusieurs projets novateurs ont été présentés.
Lors de la présentation de la stratégie d’Eureden, Cédric Lombard, directeur de l’innovation, a rappelé que le groupe, qui regroupe 20 000 adhérents et 9 000 employés, investit entre 10 à 15 M€ chaque année pour l’innovation (40 m€ prévus pour trois ans). Les nouvelles pratiques rapportent à la coopérative 10 % de son chiffre d’affaire de 3 Mrd€, alors qu’elle ambitionne d’atteindre les 5 Mrd€ d’ici sept ans. Une cinquantaine d’employés, parmi lesquels des data scientists, des consultants, des responsables R&D travaillent à la l’élaboration de nouvelles pratiques ou solutions, dans des domaines très variés.
Accompagner les producteurs
La coopérative a par exemple développé
mettant en lien les adhérents souhaitant passer au désherbage mécanique, avec des Cuma ou des entreprises de travaux agricoles qui peuvent s’en charger. Dans le registre du bien-être animal, Eureden travaille en concertation avec l’association Welfarm pour améliorer les conditions d’élevage des animaux.Pour faire face à la demande des industriels en ovoproduits compétitifs mais produits dans de bonnes conditions, la coopérative a développé un type d’élevage entre le code 2 (poules en intérieur) et le code 1 (poules plein air). Le code 2 MEA (Meilleur-être animal) est adapté aux éleveurs ne disposant pas d’un terrain pour faire sortir leurs poules, mais souhaitant améliorer leurs conditions de vie. Hubert Menard, éleveur à Hénanbihen, dans les Côtes d’Armor, a installé dans ses bâtiments des perchoirs, des ballons, des bottes de paille avec lesquelles les poules jouent, mais aussi un jardin d’hiver faisant entrer de la lumière naturelle. Eureden a pour objectif de ne plus avoir aucun élevage en code 3 (cage ou batterie) en 2025, et d’avoir 1,3 million de poules en code 2 MEA, sur les 5,5 millions de poules pondeuses de la coopérative.
Le consommateur, au cœur de la stratégie
Eureden développe également l’innovation à destination du consommateur, notamment avec
, son concept de vente en circuit court, disponible dans quatre de ses enseignes Magasin vert et Gamm vert. Ces kiosques proposent des denrées alimentaires produites exclusivement par les adhérents de la coopérative dans un rayon de 50 km autour du point de vente. Le Récolteur, lancé en juin 2020, rassemble déjà 130 adhérents et nécessite 10 collaborateurs. 300 références sont commercialisées : des produits laitiers, de la viande, des fruits et légumes conventionnels et bio… Un quart des clients des enseignes-test achètent au moins un produit du Récolteur, ce qui pousse le groupe à envisager l’ouverture d’une dizaine d’autres kiosques d’ici à 2022.Autre projet à destination des consommateurs, l’élaboration d’un bocal
, et qui sortira en avril pour les produits de la marque D’Aucy, grâce à la capsule Orbit développée par Crowneurope. Enfin, le croisement entre le service d’analyse de data et la branche distribution verte (Gamm Vert, Magasin Vert et animalerie), ont permis de faire émerger des profils de clientèle sur des territoires définis et d’adapter l’offre en magasin ainsi que les projets d’ouverture d’enseigne aux habitudes de consommation locale.Développer les nouvelles pratiques culturales
La coopérative ne souhaite pas s’ouvrir à plus de segments, alors qu’elle couvre déjà l’amont, les œufs, les légumes surgelés, les légumes appertisés, la viande et la distribution verte. Elle souhaite cependant développer des activités pour créer de nouvelles sources de revenus, et accompagner les nouvelles pratiques culturales, en particulier sur la réduction de l’émission de gaz à effet de serre et le stockage du carbone. À travers sa branche Frozen-Food, Eureden développe des emballages 20 % plus légers et plus facilement recyclables. Elle mène des projets de recherche dans ses sites industriels de conserverie pour contrer les dépenses énergétiques que la stérilisation requiert, et travaille à la réduction des engrais azotés, grâce au développement de légumineuses sur les parcelles qui enrichissent naturellement le sol en azote, ou en encourageant le recours aux engrais organiques, facilement disponibles sur le territoire breton, grâce à la prédominance de l’élevage (la Bretagne représente 22 % de la valeur des productions animales françaises en 2016).
Eureden en chiffres
- 20 000 agriculteurs-coopérateurs
- 9 000 salariés
- Un chiffre d’affaires de 3,2 Mds € répartis en 6 branches d’activités :
- Agriculture (55 % du chiffre d’affaires)
- Œuf
- Viande
- Légumes surgelés
- Légumes appertisés
- Distribution verte
- 60 sites industriels en France et à l’étranger
- 300 magasins
- Des marques fortes : D’Aucy, Paysan Breton, Cocotine, Jean Nicolas, Globus, Aubret, Point Vert et Magasin Vert.