Chez Euralis, 1500 conseils stratégiques prévus pour 2023
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Émilie Pehau et Benjamin Dane sont conseillers d’exploitation chez Euralis. Parmi leurs missions : réaliser le conseil stratégique chez les adhérents de la coopérative… et chez tous les agriculteurs qui en font la demande. Face à l’échéance de fin d’année qui approche, les demandes s’accélèrent. Les retours sont plutôt positifs. De nombreux agriculteurs apprécient ce diagnostic pour faire le point sur leurs pratiques.
Émilie Pehau a rejoint Euralis fin 2019, quelques mois avant que le groupe communique sur son choix de garder le conseil, au détriment de la vente des produits phytosanitaires. Depuis, son métier de conseiller d’exploitation a quelque peu évolué, « mais pas tant que cela », confie-t-elle. « Certes, nous ne présentons plus notre gamme de phytos, mais nous continuons à évoquer ces spécialités pour trouver des solutions pour réduire leurs usages et mettre en place des alternatives. Un message prôné déjà par les équipes d’Euralis avant même le choix du conseil. »
Plus de 500 agriculteurs ont déjà validé leur conseil stratégique
Euralis a, depuis, développé une offre de services, à la carte, en fonction des besoins de chaque adhérent. La gamme de services ne cesse de s’étoffer avec, par exemple, le lancement du « conseil stratégique », dès 2022. L’an passé, 80 agriculteurs l’ont testé et validé. Pour 2023, leur nombre, actuellement situé à plus de 500, devrait passer à 1500. Si Euralis ne souhaite pas préciser le prix de ce conseil, Benjamin Dane explique que « le diagnostic par exploitation dure en moyenne une matinée. Nous réalisons un diagnostic complet, à l’instant t : rotation, traitements réalisés, IFT, cultures sous contrats… » Ce conseiller d’exploitation a été, avec quatre autres personnes, recruté il y a un an, spécifiquement pour renforcer l’équipe déjà en place et répondre ainsi à toutes les demandes des agriculteurs. Car Euralis réalise des conseils stratégiques pour ses adhérents, mais aussi pour tout autre agriculteur qui en ferait la demande.
Euralis note une demande en hausse ces dernières semaines
Car le temps presse, et le manque de conseillers fait défaut. Pour rappel, chaque exploitant devra, d’ici au 31 décembre 2023, avoir réalisé son premier conseil stratégique, avec l’obligation d’en réaliser deux tous les cinq ans. Un passage obligé pour, en retour, renouveler son Certiphyto, et donc être autorisé à utiliser des produits phytosanitaires. « Il reste de la pédagogie à faire, reconnaît Benjamin Dane. Tous les agriculteurs ne connaissent pas encore leurs obligations. Nous sommes là pour leur rappeler et les aider à y parvenir, dans les temps. Mais force est de constater que, face à l’échéance qui approche, la demande s’accroît ces dernières semaines. »
Un diagnostic pour gérer les priorités
Émilie Pehau remarque que « beaucoup de choses sont déjà mises en place sur les exploitations, de façon autonome, pour limiter le recours aux produits phytosanitaires. Le conseil stratégique vise à faire le point pour prendre un peu de hauteur et ainsi, gérer les priorités, identifier les leviers faciles à actionner et ceux qui devront l’être dans un second temps. Nous ne pouvons pas leur demander de tout changer du jour au lendemain. Bien évidemment, quand nous évoquons l’opportunité d’intégrer de nouvelles cultures au sein de la rotation, pour limiter la pression sanitaire et le salissement, nous agissons en fonction de ce que propose déjà la coopérative. Cette stratégie s’intègre parfaitement dans celle dédiée au déploiement de productions sous contrat, en filières, à plus haute valeur ajoutée, développée par Euralis depuis plusieurs années déjà. »
À chaque exploitation ses solutions
Parmi les leviers les plus simples à actionner ? « Opter pour des variétés plus résistantes aux maladies, tester le désherbage mécanique, observer le salissement des parcelles avant de traiter, intervenir sur des adventices jeunes, recourir à des OAD pour déclencher des traitements fongicides ou insecticides, miser sur des solutions de biocontrôle, implanter des couverts végétaux… liste Benjamin Dane. À nous de repérer, avec l’agriculteur et en fonction de son organisation, de son matériel et de son appétence pour le changement, les solutions les plus adaptées à sa propre exploitation. »
Un conseil, finalement bien accepté
Émilie Pehau reconnaît que, au final, les agriculteurs sont, plutôt très « attentifs et intéressés. Cet échange leur permet de se remettre en question, de se projeter pour les années à venir, tout en se comparant par rapport à la moyenne des pratiques régionales. Les jeunes générations d’agriculteurs sont particulièrement sensibilisées à l’objectif de réduction d’usage des produits phytosanitaires. » Sans compter que pour Euralis, le conseil stratégique est une porte d’entrée pour aller plus loin dans le conseil spécifique, qui lui, est réalisé au quotidien.