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Pour Euralis, un bilan très positif, 18 mois après le choix du conseil

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Plus que jamais, le groupe Euralis valide son choix pour le conseil. Cette stratégie s’intègre parfaitement dans celle dédiée au déploiement des productions sous contrat, en filières. Le projet est clair, rémunérateur pour les agriculteurs et attractif pour les industriels de l’aval. Le point avec Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole d’Euralis.

Pour Euralis, un bilan très positif, 18 mois après le choix du conseil
Pour Euralis, un bilan très positif, 18 mois après le choix du conseil

Chez Euralis, le choix du conseil et le développement des filières sont étroitement liés. « Parce que les demandes des clients sont de plus en plus pointues avec des cahiers des charges de plus en plus exigeants, nos adhérents ont besoin d’être accompagnés pour faire évoluer leurs pratiques », explique Laurent Dubain, directeur général du pôle agricole. Le choix pour le conseil, acté dès novembre 2020, s’inscrit donc parfaitement dans la stratégie filières du groupe, déployée depuis plusieurs années déjà.

L’offre « conseil stratégique », actuellement en test

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Le nombre d’agriculteurs ayant opté pour une offre de services est passé de 400 en 2020 à 1300 en 2021 et 2000 en 2022, poursuit-il. Le taux de réengagement frôle les 90 %. Notre offre, à la carte, prend tout son sens, en fonction des attentes de chacun. Mais la « préférée » des adhérents reste l’offre individualisée qui permet de se concentrer sur les parcelles de l’agriculteur. » La gamme des services proposés devrait encore s’étoffer avec par exemple des assurances, des placements financiers, des aides pour gérer la main d’œuvre… Sans oublier l’offre « conseil stratégique » qui vient d’être lancée, en complément du conseil spécifique. « Nous la testons chez quelques agriculteurs, avant un déploiement plus large », confie-t-il.

70 % des productions sous contrat en 2030

Pour Laurent Dubain, le prix du conseil et des services n’est « en aucun cas un frein car les bénéfices tirés des productions sous contrat sont bien plus importants, de 10 à 15 % par rapport à des cultures « classiques ». Sans compter l’assurance de produire mieux avec moins d’intrants, en phase avec les attentes sociétales. » En 2020, 20 % des 160 000 ha suivis par le groupe étaient sous contrat. Ce chiffre est passé à 40 % en 2022 et devrait atteindre 70 % en 2030.

Déjà 10 000 ha de cultures « Gaïa »

« Nous constatons une bascule des hectares dédiés aux commodités, notamment en maïs, vers ceux alloués aux productions à valeur ajoutée, précise-t-il. Les besoins de l’aval tirent la demande aussi bien en légumes qu’en semences, en maïs waxy ou en fruits avec le kiwi par exemple. Les contrats Gaïa - lancés en 2021 et qui valorisent les bonnes pratiques en matière d’environnement et de gestion sociale de l’exploitation - couvrent déjà 10 000 hectares de maïs et de soja pour les semis 2022. Chaque acteur de la filière y trouve son compte : rémunération accrue pour les agriculteurs, image « plus verte » pour les industriels. »

De nouveaux adhérents au Nord et à l’Est de la zone

L’objectif d’Euralis est de poursuivre sur la voie de la diversification. « Nous étudions actuellement pas moins de 150 filières avec l’objectif, d’ici à cinq ans, d’en retenir cinq, précise-t-il. Cette diversification attire de nouveaux adhérents, notamment dans les départements des Landes, en Haute-Garonne ou dans les Hautes-Pyrénées. » Euralis continue aussi de développer le segment bio. « Cette activité croit de près de 10 % par an, poursuit-il. Aujourd’hui, elle représente 7000 ha pour 400 producteurs. Dans notre région, nous ne constatons aucun fléchissement. »

Le projet d’Euralis, quasi unique en France, séduit

Laurent Dubain reconnait que le projet du groupe séduit de plus en plus. « Nous sommes sollicités par de nombreux acteurs de la région qui souhaitent rejoindre notre dynamique. Le travail en filières, la juste rémunération des producteurs, la moindre consommation d’intrants… cela donne du sens à notre démarche. » Dans les mois à venir, de nouveaux partenariats, notamment avec des industriels qui souhaitent lancer de nouvelles productions, pourraient être annoncés. « Cette singularité (1) au niveau coopératif occasionne également beaucoup de fierté chez nos salariés et adhérents », reconnaît-il.

Le dossier hydrogène, toujours à l’étude

Si les productions végétales pèsent pour 60 % du chiffre d’affaires du groupe, les productions animales et les filières énergie s’octroient respectivement 25 et 15 %. « Pour les filières animales, les enjeux sont différents, concède-t-il. Les élevages de canards et de volailles ont une nouvelle fois été touchés par l’influenza aviaire. L’heure est à la mise en place de nouveaux lots et à la gestion de la hausse du coût des matières premières. » Côté énergies, le groupe poursuit le développement de ses filières biocarburants et photovoltaïque et continue l’étude du dossier hydrogène.

EVV et Distrialis, toujours en attente de repreneurs

Quant aux deux structures phyto EVV et Distrialis, « elles poursuivent leur vie, déconnectées d’Euralis. Les tensions actuelles dans le monde des phytos ne sont pas forcément propices pour trouver de nouveaux acquéreurs mais la société de gestion qui les pilote depuis le 1er décembre 2021 poursuit son travail pour, à terme, les céder. »

(1) Euralis est, avec Limagrain et Caudeval, la seule coopérative à avoir fait le choix du conseil.