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« Le problème du conseil simultané à la vente devrait être résolu prochainement », Jean-Baptiste Moreau

Le | Cooperatives-negoces

Le 23 janvier, le rapport d’évaluation de la loi EGalim 1 a été présenté par ses quatre co-rapporteurs à l’Assemblée nationale. Les députés ont élaboré 23 propositions pour améliorer le dispositif. Jean-Baptiste Moreau, l’un des rapporteurs, fait le point, notamment sur la séparation du conseil et de la vente.

« Le problème du conseil simultané à la vente devrait être résolu prochainement », Jean-Baptiste Moreau
« Le problème du conseil simultané à la vente devrait être résolu prochainement », Jean-Baptiste Moreau

Deux jours après avoir présenté le rapport d’évaluation de la loi EGalim 1, Jean-Baptiste Moreau, l’un des co-rapporteurs, s’est entretenu avec Référence agro, en particulier sur la question de la séparation de la vente et du conseil.

Référence agro : Vous avez émis 23 préconisations dans votre rapport. Que va-t-il se passer maintenant ?

Jean-Baptiste Moreau : Il s’agissait d’un premier retour sur la loi EGalim 1, mais à mon sens, il faut que nous ayons plus de recul, y compris sur EGalim 2. Je pense qu’une nouvelle évaluation des deux lois et de leurs effets est nécessaire, à l’automne 2022. En attendant, je compte bien porter nos préconisations tout au long de la campagne, mais tant que les élections ne sont pas passées, nous sommes dans l’incertitude.

Des mesures seront-elles prises avant les élections ?

Sur la séparation de la vente et du conseil, nous avons clairement identifié un souci : celui du conseil simultané à la vente, qui porte sur l’utilisation du produit, et qui devait rester possible. C’était dans le texte que nous avions voté à l’Assemblée nationale. Sauf que le décret publié par la suite bloque toute possibilité de conseil simultané à la vente. Nous travaillons avec le cabinet de Julien Denormandie et ce problème devrait être résolu dans les semaines à venir.

Dans votre rapport, vous abordez la question des prix des produits phytosanitaires. De quelles informations disposez-vous à ce propos ?

Lors de nos auditions, le ministère de l’Agriculture a rappelé qu’avec la séparation des services, le prix des produits devrait diminuer, puisque jusqu’à présent, le conseil était compris dans le prix des PPP. Nous n’avons pas encore de statistiques à ce sujet, il va nous falloir encore six mois pour recevoir ces données. S’il s’avère que les prix n’ont pas baissé, il faudra, à mon sens, prévoir un encadrement des tarifs.

Votre rapport, comme la mission parlementaire sur la coopération agricole, remet en question la pertinence de la séparation vente-conseil. Cette mesure pourrait-elle être abrogée ?

Je ne pense pas qu’il faille abroger la séparation de la vente et du conseil ! Il faut l’adapter pour ne pas en faire une usine à gaz. Le conseil stratégique pluriannuel est indispensable pour diminuer l’usage des produits phytosanitaires. Or, nous savons qu’il ne se développera pas si la vente et le conseil ne sont pas séparés. Mais je refuse tout dogmatisme : réduire l’utilisation des pesticides, oui, mais pas au détriment de la sécurité alimentaire. La situation internationale actuelle nous montre bien que nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre d’autres pays pour nous alimenter.