Le Space des retrouvailles

Tout le monde a répondu présent ! Après un an d’absence, la 35ème édition du Space, qui s’est tenue du 14 au 16 septembre à Rennes, était fortement attendue par les distributeurs. « Même quand il y avait une incertitude sur la tenue du Space, nous n’avons pas hésité une seconde à nous inscrire, indique Céline Bernardin, responsable communication de la Cavac. Toutefois, les éleveurs vendéens sont moins présents, notamment du fait des ensilages de maïs qui ont commencé. »  L’unique salon d’élevage de 2021 a en effet été marqué par une plus faible présence des visiteurs et des exposants. « Habituellement, nous sommes situés dans le Hall 8, mais cette année nous avons pu être dans le Hall 5 avec tous les distributeurs, indique Sébastien Blot, directeur de la coopérative Garun-Paysanne. Sûrement une preuve de la moindre présence des exposants. » Pourtant, la coopérative a failli louper le rendez-vous. « Je n’étais au départ pas favorable à notre présence, admet-il. Nous devions nous inscrire en février, dans un contexte sanitaire incertain et sans savoir si nos adhérents seraient présents. Et puis, nous avons vu que tous nos concurrents seraient là : impossible de faire l’impasse ! »

« Heureux de retrouver les adhérents » au Space

La majorité des distributeurs a choisi la sobriété sur leurs stands pour se concentrer sur l’objectif premier : retrouver les clients dans un esprit convivial. Chez Le Gouessant, les demandes d’invitations au Space des adhérents n’ont pas faibli. « Si les commerciaux notent toutefois moins de passage, ils estiment que les contacts sont de meilleure qualité », indique Marie-Bertille Haetjens, nouvelle chargée de projets communication. « Nous sommes heureux de retrouver les adhérents et les équipes, cela faisait longtemps, renchérit Sébastien Lemaistre, responsable du pôle agriculture d’Agrial. D’autant que la moisson des céréales a été complexe cette année, avec un contexte de matières premières très volatiles qui provoque un sentiment d’incertitude chez les agriculteurs. »

Après une collecte compliquée, les négociants étaient aussi heureux de se retrouver sur le stand de Négoce Ouest, et de recevoir leurs clients. « L’ambiance était un peu morose du fait d’une moisson qui a duré un temps fou, indique Vincent Bernard, délégué régional de Négoce Ouest. Mais les bons résultats qui semblent s’annoncer sur le maïs regonflent le moral des troupes. »

Les distributeurs anticipent sur le bien-être animal

Une bonne partie des distributeurs s’est mise au diapason du thème du Space, à savoir le bien-être animal. La Cooperl en a fait sa ligne stratégique depuis plusieurs années en porc, aussi bien sur les marchés internes qu’à l’exportation. « Après deux années de cours soutenus par une demande de la Chine frappée par la peste porcine, les importations de ce pays devraient baisser du fait de la reconstitution du cheptel, indique Bertrand Convers, délégué aux relations extérieures chez Cooperl. Si nous risquons de connaître une surproduction en Europe, les indicateurs montrent que la demande mondiale va augmenter. Notre stratégie est de continuer à alimenter les marchés mondiaux avec du haut de gamme. » 85 % des porcs de Cooperl sont produits avec un cahier des charges sur le bien-être animal qui interdit la castration. La structure travaille actuellement sur les bâtiments afin d’augmenter l’espace disponible par animal, la contention des truies ou encore l’arrêt de la coupe des queues. « Cette transition doit se faire sans baisser le revenu des agriculteurs », insiste Bertrand Convers.

Chez Eureden, le bien-être passe aussi par les bâtiments

Eureden a lancé au printemps 2021, la nouvelle bannière « Elevé avec passion ». Elle concrétise la stratégie sur le bien-être animal du groupe lancée à la construction d’Eureden. Dans ce cadre, la coopérative a créé avec des clients et l’association Wellfarm, un nouveau code sur les œufs, le « code 2 premium ». Il se positionne entre la poule au sol (code 2) et les œufs de plein air (code 1). La structure est en réflexion sur l’évolution des bâtiments, notamment avec le Lit Ouesterel « Le bien-être animal est plus avancé en volailles, précise Dany Rochefort, administrateur d’Eureden. Nous arrivons sur le porc avec un travail sur les nouveaux bâtiments car il est très complexe de faire évoluer le bien-être animal sur ce secteur avec les bâtiments actuels. »

Renouveler les générations et recruter

Terrena avait aussi axé sa communication sur le sujet. La coopérative s’est fixée pour objectif l’arrêt de la production des œufs issus de poules pondeuses en cage à l’horizon 2025 et le hors-cage pour les lapins d’ici à 2026. Un moyen d’attirer de nouveaux adhérents, sur une problématique sociétale qui monte. « Pour Terrena, le Space est aussi l’occasion de rencontrer de futurs adhérents potentiels, explique Sandra Marsac, responsable de la communication avec les adhérents. Nous leurs montrons que nous les aidons dans les projets de bien-être animal. » Par exemple, les Fermiers d’Ancenis accompagnent l’implantation de 45 nouveaux ateliers de volailles Label Rouge d’ici à trois ans.

Outre le renouvellement des générations d’agriculteurs, les distributeurs sont confrontés à la difficulté de recruter de nouveaux salariés.  « C’est un vrai problème, il va falloir formaliser un plan d’actions sans tarder », indique Céline Bernardin. Agrial avait mis en place un « corner RH » sur son stand. « Nous sommes en développement et nous recherchons à recruter sur toutes les branches, indique Sarah Deysine, directrice du projet coopératif, de la RSE et de la communication d’Agrial. Le Space est l’occasion d’échanger avec les écoles. Nous voulons développer la marque employeur Agrial. »